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Témoignages des survivants et des enfants qui se trouvent dans les iles polynésiennes

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Témoignages des survivants et des enfants qui se trouvent dans les iles polynésiennes  Empty Témoignages des survivants et des enfants qui se trouvent dans les iles polynésiennes

Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:06

Bonjour les amis,





J'ai eu quelques témoignages de survivants et d'un médecin (généticien) suite aux essais français nucléaires ..



Ne pouvant pas pour l'instant vous les proposer directement sur le forum, je vous les copie .



"
Non, les essais nucléaires français dans le Pacifique n’étaient pas « propres »


45 ans après le premier tir nucléaire atmosphérique sur l’atoll de Moruroa, en Polynésie française (2 juillet 1966), 15 ans après le dernier essai souterrain (27 janvier 1996), après un total de 193 tirs nucléaires (46 essais dans l’atmosphère entre 1966 et 1974 et 147 essais sous-terrains, entre 1975 et 1996), la loi Morin d’indemnisation des victimes de la contamination radioactive de l’époque, et de ses « retombées », vient de reconnaître la légitimité de sa demande à l’un des travailleurs de l’époque, un métropolitain, qui se voit indemnisé au niveau d’un taux d’invalidité évalué à 2 %.

Un centre de consultations spécialisé, pour le suivi des anciens travailleurs de Moruroa, fruit d’un accord entre l’armée, le gouvernement français et des autorités polynésiennes alors très complaisantes, s’est ouvert en 2007, sous la responsabilité d’un médecin militaire. Eu égard aux décennies de dissimulations, de mensonges et de propagande sur la prétendue innocuité de ces essais nucléaires, l’association des anciens travailleurs de Moruroa avait souhaité la création d’un centre de suivi médical indépendant. Mais, l’Etat français persistant dans son manque d’impartialité confia le suivi des essais nucléaires au Ministère de la Défense, qui a porté l’entière responsabilité de ces expériences funestes.

Ce centre serait chargé de « traiter » la population tahitienne exposée aux pollutions radioactives subies à l’époque des essais par les vétérans du Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP) et les populations civiles des atolls « survolés » à l’époque par les nuages radioactifs, quand bien même aucune pollution résiduelle des produits alimentaires maritimes ou terrestres de ces atolls n’est actuellement reconnue par les autorités française. Selon la CRIIRAD, après le tir du 2 juillet 1966, par exemple, les Iles Gambier ont été exposées à un niveau de radiation 1700 fois supérieur à celui enregistré par les capteurs de la centrale du Bugey, après le passage du nuage de Tchernobyl en mai 1986[sup]1[/sup]. Selon l’AIEA, seulement 5 des 46 tirs atmosphériques ont été reconnus comme « polluants ».
Aucune recherche indépendante n’a encore été effectuée sur ce sujet. Seuls les résultats d’analyse du laboratoire local de l’IRSN sont censés permettre une surveillance du « panier de la ménagère ». Mais ce laboratoire, au-delà de la recherche d’une activité alpha et bêta globale, du strontium 90 et du césium 137, procède-t-il à une recherche quantitative des radionucléides « lourds », tels que le plutonium et son « descendant » l’américium, ou l’uranium 235 ? Or, les connaissance sur les effets de l’ingestion chronique de très faibles doses montrent que ces pollutions échappent aux règles établies de la radiobiologie classique.


Les preuves s’accumulent remettant en cause la thèse officielle selon laquelle seuls les essais aériens auraient été nocifs et que le passage aux essais souterrains aurait « enterré » les risques de contact avec la radioactivité. Là encore, la vérité est très différente. Quelle que soit la période, essais aériens ou souterrains, les risques de contaminations ont persisté : aujourd’hui encore, il est impossible d’enquêter sur les tonnes de déchets radioactifs stockés en dépit des réglementations applicables en France sur l’atoll corallien de Moruroa ou immergées au large des atolls de Moruroa et de Hao.
La pollution environnementale est énorme, mais il est bien connu que dans le « monde de la guerre », comme au Ministère de la Défense, l’environnement n’a jamais été un bien à préserver, et encore moins à restaurer après l’action… Et la « parade » juridique est toujours là : la loi du 13 juin 2006 sur la transparence et la sécurité nucléaire exempte les activités et installations nucléaires intéressant la Défense de la loi commune, notamment du principe « pollueur payeur », et laisse à la Défense le soin de s’auto-contrôler.

Aujourd’hui, force est de constater qu’aucune recherche épidémiologique d’envergure à même d’objectiver d’éventuelles pathologies radio-induites (en dehors d’une enquête INSERM – Institut Gustave Roussy, sur les cancers de la thyroïde), n’a été menée, ni chez les anciens travailleurs de Moruroa, ni dans les populations des îles Gambier, des Tuamotu et de Tahiti survolées par les nuages radioactifs, ni chez leurs descendants de la première et de la deuxième génération.

La radiobiologie, jusqu’à ces dernières années, a établi ses normes et ses hypothèses en terme de pathogénie, en grande partie à partir des résultats épidémiologiques liés à la surveillance sur plusieurs générations des survivants des deux premières bombes atomiques lancées en 1945 à Hiroshima et Nagasaki. Dans ce cas, il s’agissait d’étudier des effets liés à une irradiation violente externe, extrêmement limitée dans le temps, et non à une contamination interne à faibles doses par des particules radioactives microscopiques ingérées ou inhalées comme après l’incident de Tchernobyl, ou sur les sites ayant été contaminés par de multiples retombées d’essais nucléaires. Au total, les 46 essais atmosphériques en Polynésie représentent, en matériel fissile et en radionucléides alpha, l’équivalent de 675 fois les explosions d’Hiroshima et Nagasaki).
L’étude Adult Health Study / Life Span Study, sur plusieurs milliers de survivants durant ces cinquante dernières années, et sur leur descendance, effectuée par les autorités sanitaires japonaises avec le soutien de l’UNSCEAR, n’ayant pas montré de façon évidente une augmentation d’anomalies génétiques et de problèmes de développement, cette question a été « enterrée » pendant un demi siècle. Ainsi, dans toute la littérature médicale jusqu’au début des années 2000, le dogme officiel était qu’ « on n’a retrouvé aucun effet génétique héréditaire, c’est à dire à la descendance, que l’irradiation concerne les enfants in utero, les enfants ou les adultes. C’est d’ailleurs un sujet d’étonnement, car c’est un phénomène qu’on connaît chez l’animal, chez la souris notamment, mais qu’on a jamais mis en évidence chez l’homme ; on ne connaît pas d’effet héréditaire radio-induit chez l’homme et les malformations héréditaires majeures ou mineures après irradiation ne sont pas significativement différentes des malformations spontanées ».
Mais ce dogme est désormais battu en brèche par un certain nombre d’observations cliniques, et par certaines études épidémiologiques, même si l’augmentation du nombre de pathologies héréditaires est difficile à mettre en évidence, en raison d’une fréquence non négligeable, mais relativement peu élevée, et des nombreux biais des études statistiques. Le retard d’apparition de pathologies héréditaires, voire même semble-t-il, d’apparitions plusieurs générations après l’irradiation princeps, complique l’observation.
Sur le plan radiobiologique, deux nouvelles notions viennent étayer la remise en question du dogme jusque là établi : la réalité des effets génétiques imputables à l’ingestion chronique de faibles doses de radionucléides alpha d’une part, et la transmission d’une instabilité génomique à partir de l’irradiation des gamètes des sujets exposés à la radioactivité ; cette instabilité génomique peut être « compensée » pendant plusieurs générations, puis s’exprimer par des manifestations anormales, sans que l’on comprenne aujourd’hui encore la raison de ce déclenchement de troubles au départ « récessifs », mais qui échappent aux règles de la génétique mendélienne[sup]2[/sup]. De la même manière, l’observation d’effets stochastiques, et de l’effet by-stander (transmission d’une information génétique « fautive » d’une cellule irradiée à une autre cellule non irradiée), apportent des éléments de compréhension quant à l’apparition retardée de certains cancers.
Les mécanismes biochimiques qui conduiraient à ce type d’anomalies génétiques commencent à être explorées dans de multiples laboratoires de recherche en biologie moléculaire : il s’agit essentiellement aujourd’hui, d’hypothèse de dysfonctionnement de la méthylation de l’ADN, d’anomalie au niveau des télomères, et au niveau des mini satellites du génome, au-delà des habituelles doubles cassures de brins d’ADN, ou de mutations massives, jusque là considérées comme les seuls marqueurs biologiques des effets de la radioactivité.

Les résultats des premières recherches effectuées dans ce domaine depuis le début du siècle commencent à être connus :

- L’étude du Professeur Al Rowland de l’Université Massey en Nouvelle-Zélande, publiée en 2008[sup]3[/sup], réalisée sur 50 vétérans des essais nucléaires britanniques des années 1957 et 1958 à Christmas Island, a permis de montrer que, même cinquante ans après une irradiation due aux essais nucléaires, on peut constater des altérations de l’ADN trois fois plus importantes que pour un groupe contrôle. A la même époque le Professeur Parmentier de l’Institut Gustave Roussy, soignant des patientes polynésiennes atteintes de cancers de la thyroïde, avait réalisé une étude ADN, et aboutissait à des conclusions identiques à celles de l’étude néo-zélandaise[sup]4[/sup].

- Le rapport du parlement australien sur les « Participants australiens aux essais nucléaires britanniques », publié le 6 octobre 2006, reprend les études de Sue Rabbit Roff[sup]5[/sup], de l’Université de Dundee (1997, 1998 et 2003), qui démontrent une augmentation indéniable de la fréquence des cancers dans la population exposée de ces « vétérans » des essais nucléaires australiens (études de 1997 et 1998), mais pas chez les vétérans britanniques (étude de 2003).

- De même, une étude conduite par le Professeur Busby[sup]6[/sup] (Green Audit) a pu mettre en évidence, en 2007, une augmentation d’un facteur 10 du taux de malformations congénitales dans la descendance de ces vétérans (8,5 pour les petits-enfants), et un taux de fausses couches 2,75 fois supérieur, par rapport à un groupe témoin. Il semble probable que ces effets soient liés, moins à une irradiation aiguë externe, qu’à une exposition interne chronique à de faibles doses de radionucléides.

- En 2008, le docteur Jean-Louis Valatx, à partir étude sur 1800 questionnaires adressés aux vétérans métropolitains des essais de l’association AVEN, met en évidence que 18,8 % des couples ont subi une ou plusieurs fausses couches, 32,9 % de couples n’ont pas eu d’enfants, dont 25 % en raison de stérilité masculine.
Parmi les 3022 enfants nés après les essais , 405 enfants (13,4 %) présentent des anomalies congénitales plus ou moins importantes. 23,5 pour mille des enfants sont décédés à la naissance ou au cours de la première année de vie, ce qui représente plus de trois fois la mortalité infantile en France[sup]7[/sup].

- Dans les années qui ont suivi l’accident de Tchernobyl, on a pu montrer[sup]8[/sup] que dans les zones rurales biélorusses contaminées (région de Gomel), la fréquence de malformations a clairement augmenté depuis 1987 : elle est de 39 % dans les districts « témoins » (césium137 < 1 Ci/km2) et elle croit avec le niveau de contamination du sol, jusqu’à 79 % pour les zones contaminées à plus de 15 Ci/ km2. Ces malformations consistent essentiellement en des anomalies de formation du cerveau, des becs de lièvres et fentes palatine, des polydactylies, reins doubles et urètres doubles, atrophies des membres.
De même en Ukraine, où les anomalies de développement cérébral ont augmenté de 63,7 % pendant les 5 ans qui ont suivi l’accident de Tchernobyl. On note en particulier augmentation de 110,4 % des cas d’hydrocéphalie[sup]9[/sup].

- Bien après l’accident nucléaire de Tchernobyl, les travaux du Pr Dubrova et coll.[sup]10[/sup], fruit de la collaboration d’une équipe de généticiens russes, anglais et biélorusses, ont montré un nombre élevé d’aberrations chromosomiques chez les habitants des zones contaminées, signe d’un effet des rayonnements qui peut se traduire par des effets somatiques et génétiques. Cette étude a utilisé des marqueurs particuliers du génome, les « minisatellites », qui ont dans cette étude, un taux élevé de mutations « spontanées »[sup]11[/sup]. Il y a mutation quand le locus minisatellite est un fragment d’ADN dans l’empreinte génétique de l’enfant, qui ne peut être attribué ni au père ni à la mère ; par contre, il peut être transmis de façon « invisible », par les cellules germinales des parents, et réaliser une « instabilité génomique », qui va être à l’origine, dans la descendance, d’une tendance accrue de l’ADN à ne pas se réparer correctement. Cette carence a pour effet d’augmenter le risque de carcinogenèse et semble poser de sérieux problèmes quant à la synthèse correcte des protéines neuronales lors de l’embryogenèse, pouvant conduire à de sévères « troubles envahissants du développement » cérébral.

Dubrova et coll. ont ainsi mesuré, par prises de sang, la fréquence des mutations nouvelles apparues chez les enfants nés entre février et septembre 1994, de 79 familles résidant dans trois districts ruraux de la région de Moghilev où la valeur médiane de contamination du sol en césium 137 est élevée (6,8 Ci/ km2). Cette fréquence est deux fois supérieure à celle d’un groupe témoins d’enfants anglais. Par ailleurs, ces chercheurs ont pu montrer que la fréquence des mutations nouvelles est corrélée au niveau de contamination du sol. Cette étude pourrait fournir la première preuve expérimentale que la fréquence des mutations dans les cellules germinales des êtres humains peut être augmentée par les rayonnements ionisants.
La généticienne bélarusse Rosa Goncharova[sup]12[/sup] a par ailleurs démontré ce phénomène épigénétique lié aux effets des « faibles doses » de radioactivité, sur les petits mammifères chroniquement exposés aux retombées de Tchernobyl, chez qui il existe une accumulation transgénérationnelle de l’instabilité génomique, croissante sur 22 générations, pendant les dix années qui ont suivi l’accident de Tchernobyl, alors même que la radioactivité du sol décroît, et que le même phénomène se réalise pour les femelles prélevées dans la nature, puis élevées en laboratoire.

Alors que ce type de suivi sanitaire est préconisé par les récents rapports français et polynésiens concernant le suivi des conséquences des essais nucléaires, aucune enquête scientifique, épidémiologique, clinique et biologique n’est réalisée en France. Pourtant, quelques cas d’enfants présentant des troubles envahissants du développement - « oligophrénies », d’étiologie génétique - ont été mis en évidence dans la descendance de vétérans du CEP, par le service de pédopsychiatrie de Polynésie française ; ces enfants sont les petits enfants d’anciens travailleurs civils sur les sites de Moruroa ou de Hao, exposés à des retombées radioactives durant plusieurs années à l’époque des tirs atmosphériques.

Cet appel a donc pour objet de recueillir des offres de partenariat, des soutiens scientifiques et financiers, afin de mettre en place, de façon indépendante des autorités militaires et du Service de Santé des Armées, une telle enquête scientifique, afin d’objectiver la réalité de ces pathologies génétiques transmises de façon transgénérationnelles, et de prévoir la mise en place des structures sanitaires de dépistage et de soins médico-psychologiques, et des structures médico-éducatives nécessaires pour ces enfants et leurs familles.

Dr Christian Sueur, psychiatre, responsable du service d’hospitalisation de jour de pédopsychiatrie, Direction de la Santé, PF

Roland Oldham - John Doom pour l’association Moruroa e tatou ( ?) : mail : .

Bruno Barrillot, Délégué pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (Polynésie française)


1 Compte rendu de la mission préliminaire de contrôles radiologiques sur l’île de Mangareva et les atoll de Tureia et Hao (Polynésie française), octobre 2006 (Commission d’enquête de l’Assemblée de la Polynésie)


2 Radiation induced genetic instability and bystander effects implications for radiation protection ; J.B. Little in Radioprotection, 2002, 37, n°3, pp. 261/282

3 Elevated chromosome translocation frequencies in New Zealand nuclear test veterans; M.A. Wahab, E.M. Nickless, R. Najar-M’Kacher, C. Parmentier, J.V. Podd, R.E. Rowland, in Cytogenet Genome Res 121:79–87 (2008)


4 Evidence of increased chromosomal abnormalities in French Polynesian thyroid cancer patients; D. Violot, R. M’kacher, E. Adjadj, J. Dossou1, F. de Vathaire, C. Parmentier, in European Journal of Nuclear Medicine and Molecular Imaging, Vol. 32, No. 2, February 2005.


5 RABBITT ROFF S. : Mortalité et morbidité parmi les enfants et petits-enfants des membres de l’association des vétérans des essais nucléaires britanniques, Revue Damoclès Hors-Série, n°1/2000.


6 http://www.llrc.org/epidemiology/subtopic/testvetrept.pdf ou http://www.greenaudit.org/new_page_6.htm


7 Les principales données de l’étude santé du Dr JL Valatx se trouvent sur le site www.aven.org/aven-acceuil-actions-medicales-enquete-sante .


8 LAZJUK G. I. et al : Changements dans l’incidence des anomalies héréditaires en République de Belarus après l’accident de Tchernobyl, Radiation Protection Dosimetry, 1995, ½, 71-74.


9 BELBEOCH B. : Tchernobyl : quelques faits dérangeants, www.dissident-media.org


10 DUBROVA Y.E. : Radiation-induced transgenerational instability, Oncogene, 2003, 22, 7087-7093.


11 DUBROVA Y.E. et coll. : Elevated minisatellite mutation rate in post-Chernobyl families from Ukraine, American Journal of Human Genetic, 2002, 71, 801-809.


12 RYABOKON N.I., GONCHAROVA R. I. : Transgenerational accumulation of radiation damage in small mammals chronically exposed to Chernobyl fallout, Radiation Environnemental Biophys., 2006, 45, 3, 167-177."



Cordialement



Pascal Very Happy


Dernière édition par Admin le Ven 19 Aoû - 9:08, édité 2 fois
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Témoignages des survivants et des enfants qui se trouvent dans les iles polynésiennes  Empty Re: Témoignages des survivants et des enfants qui se trouvent dans les iles polynésiennes

Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:20

Bonjour les amis,







La suite des témoignages repris en partie car j'ai quelques difficultés techniques pour prendre l'intégralité du document .



"[size=7]
1
[/size]
[size=25]Témoins de la censuré
[/size]
Pour donner du sens aux non-dits
Le big-bang de la censuré n’en finit pas de propager ses
ondes sur tout l’univers polynésien. Pas vraiment de
discours scientifique ou même rationnel au long de ces
trente-trois témoignages. Comment être rationnel, en
effet, quand le big-bang s’enracine dans le comble de
l’irrationnel et le déni de toute humanité ?
Pour l’exposition « Témoins de la censuré », Marie-Hélène
Villierme et Arnaud Hudelot, chacun selon son art, ont
transcrit ces voix polynésiennes avant qu’elles ne s’estompent.
Pour ne pas oublier.
Marie-Hélène, la photographe, fixe ces trente-trois
regards en autant de splendides portraits étayés de
quelques phrases, parfois indignées, parfois résignées,
où l’émotion transparaît pudiquement.
Arnaud Hudelot, le réalisateur, s’est effacé derrière la
parole des témoins. Les vidéos déroulent de longs monologues
empreints de souvenirs échappés à l’oubli du
temps, de deuils inexpliqués ou subis dans l’indifférence
générale et la peur ou encore de tentatives d’explications
du chamboulement social si mal assumé.
Cette histoire est d’une tristesse infinie ! Tels ces mots
jamais prononcés sur les atolls nucléaires tant ils auraient
pu effrayer et dissuader. Ou encore cette censuré
qu’aujourd’hui, certains n’osent plus désigner par son nom
: « cette chose-là » dit Jacqueline. Ou encore ces maladies
sans nom que les médecins se retiennent de qualifier. Ou
encore ce remords à peine voilé où certains s’imaginent
encore coupables d’avoir touché à l’argent de la censuré.
Espoir quand même, avec cette fierté d’avoir résisté, à
mains nues pourrait-on dire, face au rouleau compresseur
du déferlement d’une propagande monnayée, avec
cet ardent désir aussi d’une mémoire à construire pour
les générations à venir.
Bruno Barrillot
[size=7]2 3
[/size]
[size=25]Mémoire de la période CEP
[/size]
En 2006, le rapport sur les essais nucléaires de l’Assemblée de la Polynésie
française inscrivait la recommandation suivante :
« La Commission d’enquête recommande que soit créé, dans le cadre des institutions
du Pays, un institut qui soit un centre d’archives et de la mémoire des
essais nucléaires mis à la disposition du public… Il recueillera toute la documentation
disponible, écrite et audiovisuelle sur les essais nucléaires. Cet institut
pourra produire des documents, expositions à disposition de tous publics
polynésiens, mais aussi des touristes de passage dans le Pays. La Commission
d’enquête recommande que la mémoire de tous les Polynésiens qui ont travaillé
sur les sites d’essais nucléaires depuis 1963 soit conservée… »
S’appuyant sur cette volonté des élus polynésiens et confortée par le soutien
des gouvernements de la Polynésie, la Délégation pour le suivi des conséquences
des essais nucléaires a engagé depuis 2010 un programme intitulé
« Mémoire de la période CEP ». L’objectif est de conserver, de créer et de
diffuser, selon une diversité d’approches, - livres, expositions, documents
audiovisuels, internet - les paroles, les souvenirs, les écrits, les images…
rappelant ces 30 années d’essais nucléaires qui ont bouleversé l’univers des
Polynésiens. La diversité des moyens permettra d’atteindre la diversité de la
société polynésienne, depuis les plus jeunes générations scolarisées souvent
ignorantes de ce passé pourtant récent jusqu’aux anciens qui revivront ainsi
la mémoire oubliée.
Déjà, des historiens, des écrivains, des journalistes, ont publié leurs
approches de cette période par des livres ou des documentaires télévisés.
Des sites internet ont été créés dont www.moruroa.org à l’initiative de l’Assemblée
de la Polynésie et beaucoup d’autres, mis en ligne par des personnes
individuelles ou par des associations tel www.moruroaetatou.com qui
égraine l’actualité des conséquences des essais sur les victimes de la censuré.
Le programme « Mémoire de la période CEP » de la Délégation se veut en
complément de toutes ces initiatives, insistant sur l’approche « polynésienne »
trop longtemps ignorée, sans exclusive cependant.
Peuple jeune et encore de culture orale - à quand un concours d’orero sur
l’histoire de la période CEP ! -, les Polynésiens apprécient l’image et la parole
plus que l’écrit. Dans la mesure des moyens qui lui sont donnés, la Délégation
a voulu privilégier le recueil indispensable de la mémoire audiovisuelle des
« Témoins de la censuré » qui sera prolongé et complété par la déclinaison
d’autres présentations de cette page d’histoire du CEP. Cet ensemble de
documents constitueront autant d’éléments qui prendront place dans le futur
« centre de la mémoire » dont la création s’avère aujourd’hui indispensable.
B B
Remerciements
Marie-Hélène Villierme, Arnaud Hudelot et l’équipe de tournage des interviewes
filmées « Témoins de la censuré » remercient vivement tous ceux et celles qui ont
bien voulu partager leur histoire et leurs convictions. Nous sommes certains
que leurs témoignages toucheront le coeur de leurs contemporains, polynésiens
ou étrangers, comme celui des générations à venir qui sont, en finale,
les véritables destinataires de cette mémoire collective. Pour ne pas oublier.
Liste des portraits
PIA Raymond
GOODING Régis
OTCENASEK Jaroslav
TAHA Raymond
TETARIA Charles
LOWGREEN Yannick
BARRILLOT Bruno
BRANDER Maoake
AVIU Chantal
LENOIR Heiava
CHAN Marius
COPPENRATH Hubert
GOLAZ Jacqueline
COURNEE François
REGNAULT Jean-Marc
TEFAARERE Hirohiti
PALACZ Daniel
HOWELL Patrick
DU PREL Alex
DOOM John
TEMARU Oscar
MARAEA Taaroanui
HIRSHON Unutea
ARAPARI Temarama
ARAKINO Michel
CHAN Maxime
TUHEIAVA Richard
LARGETEAU Emilienne
LARGETEAU Pierre-Emile
PUGIBET Marc
SPITZ Chantal
BRYANT Jacky
OLDHAM Roland

Cordialement

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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:22

Bonjour les amis,





Suite des témoignages :



"
Raymond Pia a commencé à travailler au CEP en 1968, jusqu’en 1996
quand il a pris sa retraite. Il a été recruté comme manoeuvre par
une société sous-traitante, la Sodetra, puis il a fait plusieurs métiers,
mais il a travaillé longtemps sur les barges comme soudeur, depuis le
temps des essais aériens, puis des essais souterrains.
Raymond précise ses conditions de travail : « Voilà, j’ai été travailler
là-bas pour avoir de l’argent. Avant de faire mon contrat, on ne nous
a pas du tout dit qu’on courrait des risques. On nous a fait signer
comme quoi nous ne devons absolument rien dire de ce que nous
verrons, on dit ça « le secret » et sinon vous risquez la prison. Mais
pour dire qu’il y a risques, non, on ne nous a absolument pas indiqué
qu’il y avait des problèmes. »
Raymond décrit les faits à partir de ce qu’il constatait. Il n’avait pas
peur au moment du tir parce que lui et ses collègues polynésiens
n’étaient pas informés du déroulement des tirs. « Donc on était là, on
ne se souciait pas tellement de ce qui allait se passer. »
Six ans après sa mise à la retraite, la maladie s’est déclarée : il a
fallu l’évasaner en France, à Villejuif pour une radiothérapie. Raymond
garde en lui cette grande inquiétude : « Mon témoignage, c’est
pour les générations à venir, c’est eux qui subiront les conséquences.
Aujourd’hui, tu t’aperçois bien qu’il y a beaucoup de maladies au Pays
maintenant. Dans le temps, il n’y avait pas toutes ces maladies chez
nous. Nous, nous avons dépassé les 60 ans. Mais la jeunesse, pour

demain ? Il est trop tard, le mal est fait. Voilà mon témoignage ! »




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Témoignages des survivants et des enfants qui se trouvent dans les iles polynésiennes  Empty Re: Témoignages des survivants et des enfants qui se trouvent dans les iles polynésiennes

Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:22

Bonjour les amis,



"[size=7]
6 7
[/size]
Régis Gooding a travaillé à Moruroa alors qu’il avait 16 ans, au temps
des essais aériens « pour aider mon papa à nourrir mes 4 frères et
mes 3 soeurs ». Il raconte comment un gamin de 16 ans pouvait vivre
si loin de sa famille sur un site aussi dangereux : une vie presque
rêvée avec des loisirs inconnus, le cinéma, les jeux nautiques…
« C’était la belle vie parce qu’on n’avait pas de souci pour le repas. Le
linge était lavé sur le bateau. On était là vraiment pour faire avancer
le travail pour la censuré atomique. Mais tout était fait pour qu’on ne
s’ennuie pas sur place. On était occupés. »
Régis décrit la censuré, comme il l’a vue depuis le bateau-base et à
Moruroa, sans oublier les interdictions… « Comme si on pouvait
empêcher un Polynésien de manger du poisson ! » Discrimination ?
« Après un tir, les techniciens du CEA venainent avec des tenues, des
masques à gaz, tout couvert, en blanc quoi, avec des chaussures et
des gants et les Polynésiens, les travailleurs locaux, ils avaient leurs
claquettes, short, débardeur, sans rien quoi. Ils n’avaient même pas
de gants. Voilà leur tenue de travail. »
Régis n’est resté qu’un an à Moruroa, mais, devenu militaire il y a été
envoyé en 1977 avec une section militaire. Il a été témoin d’un effondrement
après un tir souterrain et du raz-de-marée qui a suivi. « C’est
à partir de là que les légionnaires ont construit un mur de protection
et aussi à installer des plateformes de sécurité. »
Le papa de Régis avait lui aussi travaillé à Moruroa. Malade, il a été
quand même embauché au CEA de Mahina. Il a eu tellement d’eczéma
qu’on lui a dit de ne plus revenir travailler. Il est mort finalement de
son cancer de la peau alors qu’on lui parlait « d’eczéma ». Il s’indigne :
« Pourquoi, on oublie comme ça ceux qui ont servi cette censuré atomique
: il a été à Muru, il a contracté le cancer de la peau, mais ce n’est
pas de sa faute, c’est la faute de qui alors ? Parce qu’il a respiré l’air

polynésien qui est contaminé ? Mais qui a amené cette contamination ? »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:24

Bonjour les amis,



"[size=7]
9
[/size]
Jaroslav Otcenasek a travaillé au tout début à la construction des installations
du CEP à Tahiti. « Avant, je travaillais un peu et je gagnais
20 francs la semaine. En travaillant au CEP, on gagnait 140 francs
la semaine. Donc vous voyez l’écart. Donc c’est ça qui a fait le déséquilibre
: tout le monde a abandonné pêche, agriculture, élevage. Ce
qu’on gagnait en trois mois, on le gagnait en une semaine. Alors tout
le monde s’est engouffré dans cette voie-là, mais sans savoir les dangers
que représentait la censuré atomique… »
Jaroslav explique les conséquences de ce rush sur l’argent du CEP :
« Tout le monde est accouru sur Papeete. Avant, on descendait une
fois par semaine ou une fois par mois à Papeete juste pour acheter
le strict nécessaire : la farine, le sucre etc. Mais depuis que le CEP est
arrivé, même ceux des îles sont venus s’agglomérer sur Papeete, ça
a été construction sur construction. Les gens ont quitté leurs îles et
les districts pour s’agglomérer dans la ville. Alors, aujourd’hui, pour
les faire revenir dans leurs îles ou dans leurs districts c’est vraiment
très très dur. »
La prise de conscience des dangers du nucléaire s’est faite lentement :
« Cela a pris un certain nombre d’années quand on a commencé à voir
des copains qui mourraient, qui tombaient malades : c’était toujours
ceux qui travaillaient sur les sites à Moruroa et Fangataufa. Quand ils
revenaient, on leur interdisait d’en parler. S’ils commençaient à raconter,
alors on les mettait dehors carrément, on les reprenait plus. Alors
on s’est dit qu’il y a quelque chose que l’armée est en train de nous
cacher. Mais on a mis longtemps, longtemps, c’était tabu d’en parler. »
Jaroslav porte un jugement sévère sur la période CEP : « Pour moi,
ça a été très néfaste parce qu’on n’a eu aucune retombée… on a
aujourd’hui les maladies et un pays qui va très mal. Je voudrais dire à
la jeunesse : Levez-vous et battez-vous, jusqu’au jour où la France va
nous donner cette reconnaissance, va nous demander pardon de nous
avoir fait du mal. Alors certainement je serais fier d’être Français tout

simplement. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:27

Bonjour les amis,



" [size=7]
10 11
[/size]
Après avoir quitté l’école à 13 ans à cause du décès de ses parents,
Raymond Taha a commencé à travailler à Moruroa à l’âge de 16 ans
pour subvenir aux besoins de sa famille. Il a été embauché en 1965
comme aide-mécanicien à la société Dumez-Citra.
Raymond se souvient encore des préparatifs des premières bombes
à Moruroa en 1966 : « Et à Faucon, il y avait un grand ballon, je crois
c’est pour soutenir ce qui va se passer dans le lagon de Moruroa,
avec la censuré nucléaire qui va sauter en-dessous. Alors au moment
où les sociétés portaient ce ballon pour le gonfler, les jeunes gens du
CEA sont là pour l’arroser, pour éviter que ça explose au soleil. »
Raymond décrit une curieuse ambiance de travail : « On nous a interdit
le droit à la parole. Je me rappelle avant de quitter l’école, on
n’a pas le droit de parler le tahitien en classe et arrivés à Moruroa,
c’était le même principe : on n’a pas le droit de parler entre nous
les amis, les copains et on est soupçonnés, on est observés par
les chefs d’entreprise et même par les chefs d’équipe. » Bien sûr, il
garde le souvenir de tous les interdits alimentaires : ne pas manger
de poisson, ne pas boire de l’eau de coco… Il se rappelle même
d’un copain qui a transgressé l’interdit, qui est tombé malade et
décédé au bout de deux jours.
Raymond a eu cinq enfants dont une petite fille qui est décédée d’une
malformation des poumons. « J’ai compris que la maladie qu’elle a
eue, ça vient de moi », dit-il. En 1994, c’était son tour : « J’ai attrapé
la leucémie au mois de mars 1994. J’ai commencé à avoir des saignements
de nez un vendredi. Le lundi matin, je me suis présenté aux
urgences à l’hôpital de Mamao et trois jours après, j’ai été évasané
en métropole, à l’Hôtel-Dieu. Je suis arrivé, il y avait aussi des anciens

là-bas. Je suis resté le seul sur huit, mira"




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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:30

Bonjour les amis,



"[size=25]

Charles Tetaria


[size=9][size=9]Témoigne de son expérience
à l’hôpital civil de Mamao : « De mon séjour aux urgences,
je n’ai jamais eu à traiter, à m’occuper des personnes qui avaient
quelque chose en rapport avec Moruroa. Même s’il y avait des évacuations
sanitaires… C’était l’armée qui allait chercher les malades
ou les blessés à Moruroa et Fangataufa, mais pour les soigner directement
à l’hôpital militaire Jean-Prince, puis en France…» Et ce rappel
amer de la mainmise des armées sur la santé publique en Polynésie :
« La Direction de la santé, le Directeur de la santé, c’était un médecin
militaire ; à l’hôpital de Mamao à l’époque, le directeur de l’hôpital
de Mamao, c’était un militaire. Presque tous les chefs de service de
l’hôpital de Mamao, c’était des militaires. »
Charles Tetaria constate que la prise de conscience des Polynésiens
s’est faite tardivement. Les consciences se sont réveillées avec le
« taui » de 2004, après des années d’étouffement par un gouvernement
qui affirmait que « la censuré atomique, ce n’était pas grandchose
! »
Il termine par un immense regret, un manquement à nos responsabilités
: « Si on considère qu’il y a eu le fait nucléaire, ce qu’on aurait
dû faire, c’est de très vite de mettre en place un service de santé,
un service médical de surveillance pour tous ces travailleurs, chose
qu’on a jamais faite. »
Mais là, pense-t-il, « le pays a mal joué » ! Si le suivi a été mis en place
tout dernièrement, il le voit comme un retour en arrière : « Un médecin
militaire pour le suivi de nos malades polynésiens? On a l’impression
de revivre les situations antérieures ! »

[size=25]
Charles Tetaria

Médecin Ancien Ministre
[/size]
[/size]
[/size]
[/size]
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:32

Bonjour les amis,



"
Yannick Lowgreen a été embauché au CEA en 1982. Il avait 26 ans.
« Avant de rentrer, le CEA a fait une enquête comme ça se fait pour tous
ceux qui vont travailler dans des sites secret défense ou confidentiel
défense. » Entré comme employé de bureau, il s’est spécialisé et a reçu
une formation de technicien dans les forages.
Yannick décrit avec précision le déroulement des forages « grands diamètres
» où seront descendus les bombes, mais aussi le déroulement
des post-forages destinés à récupérer des matières radioactives après
l’explosion souterraine : « Il fallait aller très vite pour ne pas chopper
de dose, il y avait un château de plomb, un réceptacle ouvert en plomb
pour éviter que les radiations sortent une fois que la carotte est placée
à l’intérieur. Donc quand la carotte arrivait, l’opération se déroulait au
maximum entre une quinzaine de secondes et la minute. »
Un jour, on a détecté un problème lors d’une prise de sang : « Ils se
sont rendu compte qu’il y avait un problème. Donc je suis descendu à
l’hôpital Jean-Prince à Tahiti et ils ont analysé ça. Le médecin m’a dit :
étant donné que tu es un mélange de bretons, de corses, de danois,
de polynésiens, on peut trouver ce genre de problème. Mais ils ont
dit que c’était pas du tout lié au travail que je faisais. J’ai repris mon
travail, je n’ai pas été déclaré inapte. Jusqu’à présent il n’y a rien. »
Yannick Lowgreen fait partie de ceux qui considèrent plutôt les bienfaits
économiques du CEP : « Beaucoup de gens trouvaient du travail,
donc c’est déjà quelque chose d’important. Bien sûr, tout n’a pas été
parfait en ces 30 ans de nucléaire. Il y a eu des problèmes, mais ça
n’a pas apporté que du mal. Ca a apporté aussi du bien : si on a une
université, si on a des écoles qui ont été construites aujourd’hui, c’est
un peu grâce à ça. Bien sûr, c’est un peu tout ça qu’on laisse à la

génération à venir. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:33

Bonjour les amis,



"
Bruno Barrillot raconte son parcours qui l’a conduit à se préoccuper
des essais nucléaires, citant les rencontres et les faits qui ont été déterminants.
Il parle notamment du choc, lorsqu’en 1990, il a découvert
Mangareva, avec son abri antiatomique pour la population - en fait un
hangar - et le blockhaus super protégé des militaires.
Il décrit les difficultés de la recherche pour approcher de la vérité des
essais nucléaires, mais aussi le grand réseau de solidarité qui s’est
créé en Europe, dans le Pacifique, au Japon et le reste du monde pour
soutenir les victimes des essais nucléaires. Ce réseau n’a pu se constituer
qu’avec le dynamisme de John Doom, des Eglises protestantes de
Polynésie et du monde, de militants polynésiens des ONG Hiti Tau, du
parti indépendantiste Tavini Huiraatira. Pour Bruno Barrillot, l’histoire de
Moruroa e tatou, de l’association des vétérans AVEN en France n’a pu
se construire qu’avec l’appui de ce réseau mondial qui ne leur a jamais
fait défaut, jusqu’à aujourd’hui.
Travaillant depuis 3 décennies sur le sujet, le chercheur connaît parfaitement
le déroulement des 30 années d’essais nucléaires à Moruroa et
à Fangataufa ainsi que leurs répercussions sur la Polynésie et les Polynésiens.
Dans un langage très vigoureux, il rapporte des faits, souvent
inconnus des Polynésiens eux-mêmes. Il ne s’en laisse pas compter par
la propagande officielle qui, constamment, minimise les risques sanitaires
et environnementaux. « Mais comment, aujourd’hui, mesure-t-on
les conséquences des essais, si ce n’est dans la santé des Polynésiens !
Combien de femmes et de jeunes Polynésiens sont atteints de cancers
de la thyroïde et qui étaient enfants à l’époque des essais aériens ?
Combien de cancers, combien de leucémies qui mettent dix ans, vingt
ans, trente ans à se déclarer ! Je ne dis pas que tout vient des essais
nucléaires, bien sûr, car il y a des tas d’autres causes avec la modernité
apportée avec l’argent de la censuré. Mais on peut quand même penser
que les essais nucléaires sont pour quelque chose dans le problème
très grave de santé publique qui se pose ici avec ce développement
phénoménal des cancers et des maladies cardiovasculaires. »
Ce témoignage multiplie les faits précis, les atteintes potentielles à la
santé des Polynésiens de tous les archipels et dénonce de nombreux
incidents ignorés ou déclarés sans importance par les autorités du CEP.

Un « J’accuse » véhément auquel la France devra bien répondre un jour !"
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:34

Bonjour les amis,



"
Maoake Brander est originaire de l’atoll de Tureia, l’atoll habité le plus
proche de Moruroa. Iil était enfant à l’époque des essais aériens et il
habite toujours Tureia.
Maoake explique la vie à Tureia : « Pendant les essais aériens, la vie de
Tureia a tout de suite basculé dans un rythme militaire. Les militaires
ont un programme de la journée sur Tureia pour tous les jours et on
est obligé de suivre ce rythme. » Il décrit ce qui se passait dans son
atoll lorsqu’il y avait un essai à Tureia avec « la mise à l’abri » de la
population dans les blockhaus, l’évacuation vers Tahiti au temps des
premiers essais de la censuré H en 1968 et les nombreuses visites
médicales : « Toutes les visites médicales de la population se faisaient
plusieurs fois dans l’année au temps des essais aériens. »
Au temps des essais souterrains, Tureia est déserté par les militaires,
presque abandonné. Mais ce qui reste aujourd’hui dans la tête des
gens de Tureia, c’est la peur d’un effondrement à Moruroa : « Après
les essais souterrains sont arrivés, il n’y a pratiquement plus personne,
juste une maintenance avec la météo et puis voilà. On a un
grand souci, je peux dire même presque officialisé, c’est que les fissures
qui se sont faites à Moruroa s’élargissent année après année
et lors de son passage à Tureia, Jurien de la Gravière nous a confirmé
qu’il y a un risque d’effondrement de Moruroa. »
Maoake explique à sa manière les problèmes de santé des gens de
Tureia : « Il se peut même que la population de Tureia est celle qui a
le plus de maladies, d’évasan sur Papeete pour se faire soigner. On
nous dit que c’est à cause des cigarettes, du tabac, du maa, de la
bouffe. Mais si les radiations sont tombées au sol, il est vrai que les
racines de la cocoteraie et de toutes les plantes qui produisent les
fruits qu’on a mangés, il se pourrait que la maladie est due à tout ce
qu’on a mangé à Tureia. »
[size=25]Maoake Brander
[/size]


»
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:35

Bonjour les amis,



"
Chantal Aviu est la veuve d’un docker qui travaillait périodiquement à
Moruroa pour aller décharger les bateaux ravitaillant le CEP.
« C’était bien payé. Pour ça, il n’y a pas de reproches. Mais, ils n’ont
pas pensé aux conséquences. On ne leur a rien dit. Ils ne savaient
pas. Une fois, mon mari se trouvait sur les quais, pendant une pause
de casse-croûte, avec d’autres copains. C’est ce jour qu’il a eu peur.
Et quand il est revenu, il m’a dit : Dommage. On a besoin de l’argent.
Mais Moruroa m’a fait peur. Il était sur le quai, le tir a été fait mais
on ne leur a pas donné de protection, de masque… non. Ils étaient
comme ça. Il a cru qu’il n’allait plus nous revoir. »
Un jour de 1988, au retour de Moruroa, son mari portait d’étranges
taches sur le corps : « Il a déclaré sa maladie au début du mois d’avril
88 et là, en peu de temps, il a été évasané en France. En l’espace de
4-5 jours après, on m’appelle qu’il est décédé. Il n’y a pas d’explication
: il est mort, il est mort ! »
Chantal est encore aujourd’hui révoltée : « La censuré atomique française,
elle est comme toutes les autres bombes… elle tue, elle rend
infirmes les enfants, elle nous donne des maladies, des cancers, voilà
! C’est comme les autres nations qui ont leur censuré atomique, mais
eux ils ont reconnu qu’elle tue… »
[size=25]Chantal Aviu[/size]

»
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:36

Bonjour les amis,



"
Heiava Lenoir est la secrétaire de Moruroa e tatou. Elle présente son
travail d’accueil des anciens travailleurs de Moruroa, de leurs veuves
qui viennent s’inscrire à l’association. Son travail consiste aussi à aider
à la constitution des dossiers médicaux, à préparer les courriers à
envoyer, avec toutes les difficultés qu’ont ces anciens qui sont d’une
autre génération : « Ils ont un problème de langage, ils ne connaissent
pas trop le français, ils ont besoin qu’on les aide, qu’on les aiguille dans
leurs démarches pour récupérer des papiers. »
Heiava décrit les réactions des anciens travailleurs glanées dans les
rencontres quotidiennes : « Parmi les personnes qui viennent me voir, il y
en a, qui reçoivent un gros dossier comme ça, eh bien, ils sont contents,
même si ils ne savent pas ce qu’il y a dedans, ils sont contents parce
qu’ils ont reçu leur dossier ! Certains disent : Ca y est, mon dossier, il
est arrivé, donc l’association pourra faire quelque chose pour moi ! Il y
en a d’autres, ils ne sont pas contents du tout ! J’ai travaillé tant d’années…
pourquoi je ne reçois que ce petit dossier ! » Et elle remarque :
« C’est difficile de parler à une personne qui est âgée, malade et tout ! »
Heiava a souvent affaire aux enfants de vétérans qui sont très mal informés
de ce qui se passait à Moruroa : « Il y a des anciens travailleurs qui
viennent au bureau avec leur famille. L’ancien travailleur s’exprime, et
à côté de ça, il y a soit la fille, soit la femme, enfin la famille qui disent
en tahitien : Ah, Papa a perdu un peu la tête. Il dit un peu n’importe
quoi… Mais quand j’écoute parler les anciens travailleurs, je fais
remarquer qu’il dit la vérité et qu’il n’a pas perdu la tête. Parce qu’en fait
la famille n’est pas au courant de ce qui s’est passé et ne connaissent
rien sur les essais nucléaires. »
Heiava conclut : « Il faut bouger pour que les essais nucléaires fassent
partie de l’éducation à l’école, qu’on fasse au moins la place des essais
nucléaires dans l’histoire de la Polynésie française. Il faut que les jeunes
soient bien informés de ça, des conséquences qu’il y a eu et qu’il faut
se bouger pour militer contre ça… et que ça soit plus tabou dans les

familles. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:37

Bonjour les amis,
Marius Chan a été affecté en tant que gendarme sur le site nucléaire
de Moruroa entre 1978 et 1980, c’est-à-dire pendant la période
des essais souterrains. Il décrit le rôle de la gendarmerie sur l’atoll
nucléaire : « On devait contrôler tout : personne n’a le droit d’arriver
sur le site nucléaire sans passer par la gendarmerie. Et j’en ai établi des
fiches ! Je peux me permettre de dire : ces fiches sont rassemblées, elles
sont entre les mains de l’Etat en France. Qu’on ne vienne pas me dire
aujourd’hui qu’il n’y en a plus. Ce n’est pas vrai. Tout était fiché. »
Gendarme tahitien, Marius adapte sa fonction de « gardien de la loi
et du règlement » à la culture et aux comportements de ses compatriotes
polynésiens. Les pratiques alimentaires traditionnelles des
Polynésiens étaient interdites sous peine d’exclusion définitive de leur
emploi sur le site nucléaire. « Il m’est arrivé de prendre en flagrant
délit des Polynésiens en train de pêcher. Je me disais : « Si je fous un
rapport, ils prennent la Caravelle et perdront leur emploi à Moruroa.
Alors, je les grondais ! » Et pour finir, Marius avoue qu’il lui est même
arrivé de partager le poisson pêché sur le récif !
Ce n’est que progressivement que Marius entrevoit le danger. Il
constate que les militaires ou les techniciens qu’il doit escorter
portent des tenues de protection spéciales alors que lui n’a que son
uniforme de gendarme, short et chemisette. Il est témoin des premières
failles provoquées sur l’atoll de Moruroa par les tirs souterrains…
Alors, il pose des questions à ses supérieurs hiérarchiques
qui lui répondent : « T’occupe pas. Occupe-toi de ton salaire. Et puis tu
as à manger et à boire ! »
Aujourd’hui, Marius vit avec sa maladie, l’ablation d’un rein dont
même les médecins néo-zélandais qui l’ont opéré n’osent aborder

l’origine éventuelle de la tumeur qu’il a fallu enlever."

"
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:38

Bonjour les amis,



"
Prêtre affecté aux Tuamotu de l’Ouest du temps du CEP, le père Hubert
a été frappé par les perturbations sociales, familiales et morales qui
ont frappé les populations insulaires vidées de leurs forces vives pour
les besoins de Moruroa : « Donc il restait les vieillards et les plus
timorés si bien qu’on sentait que la vie s’éteignait petit à petit… Ailleurs,
à Tahiti, on s’est installé dans une facilité de vie de plus en plus
grande, les gens ont pris beaucoup de mauvaises habitudes, celle
de la vie facile, celle de ne plus travailler et l’agriculture s’est étiolée
petit à petit. »
Bien avertis des bouleversements sociaux, les responsables de
l’Eglise reconnaissent qu’ils n’ont pas pris conscience tout de suite
de la gravité de ces expériences pour la santé de la population. « J’ai
le souvenir de prêtres racontant qu’il y avait des aviateurs qui avaient
été irradiés, mais il y avait aussi des gens qui ont été irradiés, on ne
l’a pas dit, mais je l’ai su après. On a soigné, on a pris des précautions
pour le personnel militaire mais pour les civils ils n’en ont pas
pris autant… » Mgr Hubert se rappelle bien du Père Florentin, un
peu fantasque, mais opposé farouchement aux essais. De nationalité
belge, il a été expulsé !
Mgr Hubert reconnaît que l’Eglise catholique est maintenant mieux
informée. « Une partie de Tahiti a reçu une irradiation assez forte,
des gens qui n’ont jamais les pieds à Moruroa peuvent être victimes
de ces irradiations. C’est le cas par exemple à Mangareva. Alors, c’est
vraiment un problème difficile d’autant qu’il faut bien se dire qu’actuellement
la France n’est pas prête à dépenser beaucoup. »
Et ce conseil pour l’avenir : « Il va falloir oublier cette période de facilité
et prendre son courage à deux mains pour chercher un moyen
pour que ce territoire vive. »
[size=25]Mgr Hubert Coppenrath
[/size]
Archevêque de Papeete depuis 1999.
«

»
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:40

Bonjour les amis,



" Jacqueline COLAZ Ancienne Directrice d'école :


Jacqueline se souvient : « On voyait arriver de grands bateaux dans la
rade de Rikitea : des grands bateaux qui arrivaient par le sud, par la
Terre de feu. Les commandants étaient contents de voir des enfants,
au bout d’un mois, un mois et demi, deux mois de voyage. Nous étions
les premiers à les recevoir. Ils se sont installés à Taku fin 63 début 64.
Il y a eu un grand changement. Toute la population a été perturbée
quand même. »
Avait-elle été mise au courant de ce qui se préparait à Moruroa ?
Pas du tout : « J’ai appris qu’on allait prendre Moruroa et faire de
ces îles des stations de tirs nucléaires, de lancement de bombes atomiques.
Nous on ne savait rien de tout ça. On ne savait même pas ce
que c’est qu’une censuré. On ne nous prévenait pas avant le tir de la
censuré. C’est simplement quand on voyait les militaires qui étaient un
peu excités ! »
Jacqueline s’inquiétait pourtant : « On s’était rendu compte qu’il y avait
des enfants malades. Je tenais un cahier du dispensaire et dans ce
cahier, tous ceux qui passaient voir l’infirmier M. Durand, étaient inscrits,
ce qu’ils avaient : il y avait la diarrhée, ils vomissaient et je me
rappelle bien un vieux papa qui est venu me dire : « Mais regardez,
ma fille, elle perd ses cheveux ! ». Moi, je ne savais pas pourquoi et
alors j’ai écrit sur le cahier, à M. Durand, que certains élèves perdaient
leurs cheveux. » Un jour, ce cahier lui a été « emprunté » par
des officiers de passage. Elle ne l’a jamais revu.
L’ancienne directrice d’école décrit la vie à Mangareva avec une vivacité
empreinte de tristesse, sans oublier qu’elle-même a vécu la maladie,
les séjours au Val de Grâce : « J’ai eu de la chance d’être partie
en France me soigner. Je connais beaucoup de Mangaréviens qui ne

sont plus. »



Jacqueline témoigne d'un botaniste qui venait explorer les "plantes" alors qu'il était ingénieur en sciences nucléaires M. Francis PERRIN .
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:42

Bonjour les amis,





"
François Cournée décrit son activité de gendarme, chargé de l’administration
locale à une période où les municipalités n’avaient pas
encore été créées. Rien ne lui échappait de la vie quotidienne des
Mangaréviens, y compris le recensement des femmes enceintes !
Pendant les campagnes de tirs, le gendarme, chef de poste, avait une
fonction supplémentaire : « Mon travail, en cas de retombées consistait
à rassembler les populations et de les mettre sous abri. » Doté
d’une bonne mémoire, François Cournée décrit avec force détails la
mise à l’abri des Mangaréviens, notamment lors du tir Phoebé d’août
1971. Quant à connaître les risques, il avoue : « La population, même
nous, on n’était pas briefés, personne n’était scientifique, même moi,
je n’ai pas une formation scientifique, je suis de formation secondaire
et c’est tout. On nous disait : ‘La France fait des expérimentations’
Mais on ne voyait pas ça sous les conséquences de ce poison et on ne
voyait pas des dégâts. »
Breton et bon chrétien, le gendarme de Mangareva avait de bonnes
relations avec l’autorité morale des Gambier, le Père Daniel. Le prêtre
était au courant de tout. François Cournée nous met dans la confidence
: « Les officiers étaient vraiment aux petits soins du père Daniel
et le père Daniel, il avait ce qu’il voulait… il défendait peut-être les
intérêts religieux, mais il défendait sa population. Et en plus, je savais
que le père Daniel c’était l’oreille des politiques de Paris aux Gambier.
Il était un « honorable correspondant » du « service » spécialisé de
l’époque. »
Aujourd’hui, l’ancien gendarme s’indigne : « La population paie et le
paie cher ! Ce que je veux surtout dire, c’est que ces expérimentations
ont eu lieu, on ne peut pas y revenir. Mais au moins qu’on ait la
décence de reconnaître ce qu’on a fait et puis qu’on indemnise ces
gens-là. Ces gens souffrent dans leur chair, dans leur famille, dans

leur coeur. Qu’on ait le courage de le dire ! »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:42

Bonjour les amis,



"
Jean-Marc Regnault est historien. Pour lui, il est évident que les essais
nucléaires sont un élément majeur de l’histoire contemporaine de la
Polynésie : « Mon première objectif avait été d’étudier la vie politique
au regard des essais nucléaires. Je voulais voir comment la France
a pu implanter ses essais ici, quelles résistances elle a rencontré
ou quelles résistances n’a-t-elle pas rencontré, comment ça s’est
fait et comment finalement les hommes politiques ont relativement
bien accepté cette chose ? Donc, j’ai travaillé sur les archives locales
essentiellement, les débats à l’assemblée territoriale notamment et les
témoignages des hommes politiques de l’époque. »
L’historien raconte toutes les difficultés pour obtenir ou retrouver une
documentation souvent restée fermée à l’attention des chercheurs.
Il a consacré une grande part de ses travaux pour savoir si l’éviction
du député Pouvanaa en 1958 avait un lien avec l’implantation du CEP
en Polynésie française : « Voilà un monsieur qui est arrêté sous un
prétexte étonnant ! Il aurait voulu mettre le feu à la ville de Papeete !
Donc, il est arrêté, mis en prison, jugé, condamné. Mais j’ai trouvé que
c’était un peu suspect. Donc, je me suis dit, est-ce qu’il y aurait un lien
entre son arrestation et cette volonté de la France de faire des essais
nucléaires. C’est comme ça que j’ai cherché des documents et j’ai
questionné les documents pour trouver une réponse. »
Jean-Marc Regnault déroule tout le fil de sa longue et passionnante
recherche pour trouver le lien entre l’arrestation de Pouvanaa et
l’implantation du CEP. Il évoque aussi, à l’occasion, tout le contexte
politique tant de la métropole que de la Polynésie qui entoura les
30 ans de la période des essais nucléaires. Il explique les revirements
constants de la classe politique locale et aborde également la
construction de grandes fortunes grâce au CEP : « Tout le monde a
profité, d’une façon ou d’une autre, du CEP. Un industriel m’a dit un
jour : Ce n’est pas très glorieux, l’argent qu’on a gagné. Mais on l’a

gagné quand même ! »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:43

Bonjour les amis,



"
Après un court passage à Moruroa, Hiro Tefaarere a fait une carrière
dans la police nationale puis, après la création du syndicat A Tia i Mua,
il a été engagé dans les conflits du travail de Moruroa en tant que
secrétaire général de ce syndicat.
Il témoigne : « A Moruroa, l’apartheid existait. Il y avait sur place
quatre catégories géographiques, sociales, humaines qui travaillaient
: les gradés du CEA - les ingénieurs du CEA -, les gradés de
l’Armée – les officiers de l’Armée -, les travailleurs du CEA, de l’Etat
affectés en Polynésie, ceux des entreprises sous-traitantes qui travaillaient
pour le CEP et idem pour les entreprises sous-traitantes qui
travaillaient pour le CEP. Ici, le monde politique s’en foutait : retraites,
assurance maladie, rien ! Précaires, ils ouvraient leur gueule, ils prenaient
l’avion, ils rentraient à Tahiti. Voilà pourquoi je parlais d’apartheid
et je m’étais promis, juré de mettre un terme à ces problèmes
de discrimination raciale. »
En 1995, Hiro Tefaarere parle d’une sorte d’union sacrée des partis,
des associations, de l’Eglise protestante contre la reprise des essais :
« On a réussi en cette période de mai-juin 95 à septembre 95, à faire
la démonstration à l’Etat que tout un peuple ne voulait plus de ces
explosions nucléaires. »
Il dresse un bilan amer de la période CEP en Polynésie : « Nous faisons
partie de ces rares peuples au monde, de ces rares civilisations
au monde qui sont passées de l’ère de la pirogue à balancier, de l’ère
de la pirogue à rames, à l’ère du nucléaire et du computer en une

génération, notre génération. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:44

Bonjour les amis,



"
Daniel Palacz est entrepreneur. Au début des essais en 1966, il était à
Moruroa :
« Le Chélif rapatriait le matériel contaminé de Mururoa sur Hao pour le
décontaminer. On prenait du matériel juste après le tir aérien : il était
trié par l’armée parce qu’une partie était lagonnée. Le reste, c’était soit
disant hyper-contaminé : on avait ça sur le pont, carrément, avec des
bandes plastiques pour ne pas trop s’approcher. Et puis arrivé à Hao, il
y avait une base de décontamination un peu après le village. On débarquait
ça : une partie était encore détruite et une partie était lavée directement
sur place. Ils appelaient ça la décontamination : des gens avec
des lances à incendie et un produit détergent quelconque lavaient les
engins à décontaminer. Ca coulait dans le lagon. » Daniel Palacz explique
le principe des « lagonnages » qui se faisaient, à son époque, n’importe
où. Peu de matériel a été conservé, contaminé ou non.
Comme civil, il a travaillé à Moruroa avec les plongeurs de son entreprise
: « Nous on plongeait, on faisait 4 plongées par jour et chaque
plongeur quand il remonte, indique son fond. On savait que le maximum
qu’on pouvait atteindre c’était 34 mètres et puis un jour il y a quelqu’un
qui est monté et qui a dit 42 mètres ! Tout le monde a rigolé, mais en
fait le lagon s’était vraiment affaissé et c’est à ce moment-là que l’atoll a
commencé à pencher. » Et pourtant, Daniel Palacz relate l’hécatombe :
« Pour ce qui était des plongeurs, beaucoup étaient des gens sérieux : il
y en avait qui étaient diacres. La plupart ne consommaient pas d’alcool
et ne fumaient pas et ils sont morts de cancers de la gorge, de cancers
du foie, même pas à 38 ans, quelques années après. Je crois que sur
la vingtaine de plongeurs qu’on était, de toute l’équipe, on doit rester à
2 ou 3 je crois. »
Le témoignage de Daniel Palacz est précis et très fort. Son jugement sur
la période CEP est très dur : « Alors qu’on aurait pu avoir l’auto-suffisance
et créer d’autres industries, qu’on aurait pu exporter. On a loupé
le coche complètement. Je pense que justement l’Etat français est responsable,
parce qu’on a voulu acheter la parole des hommes politiques
mais on ne les a pas contrôlés. Comme ici c’est un petit pays, les seuls
qui ont eu droit à la parole, on les a laissés faire et maintenant on se
retrouve avec des scandales… Alors maintenant, il y en a peut-être qui

vont ramasser mais c’est trop tard : l’argent est parti et on est à zéro. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:45

Bonjour les amis,



"
Patrick Howell, ancien ministre de la santé, se décrit comme « un
enfant de l’Eglise » où il a été éduqué. Après des études universitaires
de chirurgien-dentiste, il s’est engagé dans les premières associations
de protection de l’environnement et plus tard, dans le « Comité
Paix et développement » regroupant des associations, Eglises,
groupes politiques. « Nous avions l’impression que nous étions dans
un débat de dominants dominés parce que nous, nous n’avions rien
et de l’autre côté, il y avait les moyens, il y avait la connaissance et
nous, on demandait tout simplement à pouvoir partager objectivement
les connaissances qui étaient censées nous être données pour
y voir clair. »
Patrick Howell porte un jugement sans concessions sur la période
CEP : « Nous sommes passés de l’âge de la pierre à l’âge du nucléaire
en même pas deux cents ans. L’histoire a pu être digérée par un
grand pays comme la France, alors que chez nous, c’est un peu
comme si vous preniez un enfant de l’école maternelle et que vous le
mettiez dans la cour du campus universitaire. »
Et il esquisse des propositions pour l’avenir : « Il faut créer des conditions
pour que le Polynésien, après cette période de traumatisme, soit
bien dans sa peau, bien dans sa tête pour construire un pays conformément
à ce qui se vit ailleurs. Il serait grand temps que l’Etat ait une
approche différente vis-à-vis de ce pays d’outre-mer parce que nous
avons plus que servi la France dans la constitution de son savoir-faire
en matière nucléaire. »
[size=25]Patrick Howell
[/size]
«

»
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:46

Bonjour les amis,



"
Alex du Prel présente les moyens d’information des années CEP : « A
l’époque des essais, il y avait deux journaux, les deux quotidiens dont
un avait un grand tirage, c’était La Dépêche. Bon, ils racontaient ce
que le CEP voulait bien dire. Donc toute l’information était verrouillée.
Le seul à l’époque qui faisait « mousser » un peu était Bengt Danielsson
et sa femme Marie-Thérèse. Lui était Suédois, il était consul de
Suède ici. D’ailleurs, la France a demandé à la Suède de lui retirer son
exequatur, après qu’il ait publié un livre qui avait eu un grand succès,
« Moruroa mon amour ».
En 1991, Alex du Prel crée un mensuel indépendant, Tahiti Pacifique
Magazine qui a révolutionné l’information sur la Polynésie : « Lorsque
j’ai commencé le magazine, il ne faut pas oublier que la censuré était le
moteur économique du territoire : on ne pouvait pas ne pas s’intéresser
au nucléaire. Donc, j’avais contacté le CEP à l’époque : ils disaient
: « Oui, oui, vous pouvez… » J’avais fait un grand dossier en 91.
C’était au moment aussi où Greenpeace était venu, alors j’avais fait les
deux côtés et j’en étais assez content puisque j’ai eu les félicitations
du CEP et les félicitations de Greenpeace ! Bon j’étais le petit « gratte,
gratte », mais les essais étaient pratiquement finis. »
Alex du Prel porte un regard lucide sur les transformations de la
société polynésienne engendrées par le CEP : « Tout a basculé avec
cette arrivée d’argent qui a transformé une société rurale et îlienne,
pour mettre en place un système d’éducation calqué sur la métropole.
De 1960 à 2010, pendant 50 ans, on a dépensé une fortune chaque
année pour transformer une population qui vivait en phase avec son
environnement en une population de consommateurs à l’image de la
société industrielle européenne. Et tout le dilemme aujourd’hui, c’est :
Que faire avec cette société ? puisqu’il n’y a pas de production dans

ce pays. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:47

Bonjour les amis,



"
John Doom a eu sa première « expérience » des essais nucléaires en
1963 alors qu’il était diacre de la paroisse française de Papeete. Avec
le pasteur Jean Adnet, apprenant la construction du CEP, ils avaient
publié un petit article dans le journal paroissial réclamant une enquête
publique « commodo-incommodo ». Résultat : le pasteur fut interdit de
séjour à Tahiti pendant plus de 6 mois !
Trois ans plus tard, le 2 juillet 1966, John Doom se trouvait à Mangareva
comme interprète du ministre de la France d’Outre-mer. L’histoire
est connue, les Gambier furent copieusement contaminées par
le nuage de la première censuré de Moruroa… et les officiels s’éclipsèrent
au plus vite laissant la population locale sans information.
Racontant ses premières armes au micro de l’ORTF, John se souvient
d’un rapport qu’il dut faire aux autorités pour avoir laissé passer à
l’antenne, après un essai, des messages alarmants des gens des îles.
Secrétaire général de l’Eglise protestante, John raconte les difficultés
internes qui ont fait qu’officiellement le Synode n’a pris position
publiquement contre les essais qu’en 1982, non sans mal d’ailleurs.
Mais depuis, l’opposition de l’Eglise tient bon et, à partir de 1996, elle
s’engage aux côtés des victimes des essais et de Moruroa e tatou.
Il faut dire que depuis 1989, John Doom est devenu le Directeur du
Bureau Pacifique du Conseil OEcuménique des Eglises à Genève, poste
« stratégique » qui facilite l’internationalisation du combat contre les
essais nucléaires français.
John Doom est un « pilier » de l’histoire de l’opposition aux essais
nucléaires en Polynésie, ce qui l’incite à encourager les jeunes générations
: « Les essais sont terminés, c’est clair, mais les conséquences,
nous en aurons pour des centaines, si ce n’est pour des milliers d’années…
ce n’est pas quelque chose qui est derrière nous. Vous les
jeunes générations, vous devez vous engager : il y va de l’avenir de
notre peuple. Regardez autour de vous. Posez des questions à vos
parents. Il n’y a pas une personne dans une famille en Polynésie qui

n’est pas affectée. Formez-vous ! Préoccupez- vous de notre avenir. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:47

Bonjour les amis,



"
Oscar Temaru a connu Moruroa avant les essais et aux débuts des
essais aériens dans le cadre de son travail de fonctionnaire des
douanes. En 1976, les agents tahitiens constataient la présence de
nombreux panneaux d’interdiction sur l’atoll : « Nous interdire de
boire de l’eau de coco ou d’aller pêcher, c’est impensable. Alors des
dockers, des ouvriers n’ont pas fait attention à ça. Ils sont quand
même allés à la pêche et on les a retrouvés dans un état piteux. » Par
la suite, la direction des douanes fera appel à des non-tahitiens.
Oscar Temaru évoque sa longue carrière militante antinucléaire, à
travers le Pacifique, au Japon, au Kazakhstan, en France. A Tahiti,
dit-il « On nageait contre-courant. Le CEP faisait vivre plusieurs milliers
de familles. » Il revient sur les périodes « dures » du combat
contre les essais : la révolte des dockers d’octobre 1987 où il fut
clairement menacé, l’embrasement de septembre 1995 qui n’était
pas programmé…
Oscar Temaru réfléchit à haute voix sur les leçons à tirer de ce long
combat : « Alors qu’il y a tant de choses à faire dans ce monde. Des
millions et des millions de personnes meurent de faim et des milliards
et des milliards ont été dépensés pour ça. Est-ce que ça valait
le coup ? Quand on voit les problèmes qu’il y a en France même
aujourd’hui : est-ce que les Français savent ce qui a été dépensé ici ?
Des milliards ont été injectés dans ce pays, mais qui ont profité à qui ?
… Et aujourd’hui, on parle des problèmes sociaux de ce pays, allez

voir dans tous les quartiers.»
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:48

Bonjour les amis,



"
Taarii Maraea est aujourd’hui président de l’Eglise Protestante Maohi.
Enfant, il se souvient que son père avait travaillé quelques temps à
Moruroa ainsi que des membres de sa famille. « Je sais aussi que
beaucoup de villageois étaient encouragés à partir et quelque fois
par les pasteurs ou en tout cas par quelques responsables d’Eglise.
Peut-être étaient-ils inconscients de ce qui se passait mais ce qui
était primordial pour eux, c’était d’améliorer les conditions de vie des
familles dans les îles. »
C’est vers 18-19 ans, entré à l’Ecole pastorale à Tahiti, que Taarii
prend conscience des revendications contre les essais nucléaires
dont il n’avait jamais entendu parler auparavant. La question
nucléaire était très sensible, même dans l’Eglise : « Bien que l’Eglise
institutionnellement et officiellement s’était prononcée au travers
d’articles, de messages contre les essais nucléaires, il était hors de
question qu’on nous laissât participer à des manifestations antinucléaires
à l’époque. » Ce n’est qu’en 1995 qu’il y aura une réelle
prise de conscience dans l’Eglise… jusqu’à ce jour où le synode
décida de défiler dans les rues de Papeete pour s’opposer à la
reprise des essais.
Tout n’était pas gagné. Taarii rappelle les difficultés pour obtenir le
soutien et l’aide des pasteurs au moment de l’enquête sociologique
auprès des anciens travailleurs de Moruroa en 1996. A l’époque viceprésident
de l’Eglise, il a dû subir les pressions des Renseignements
généraux. Heureusement, il y eut le soutien du réseau Solidarité
Europe Pacifique qui permettait la réflexion et la cohérence sur les
suites à donner après la fin des essais.
Aujourd’hui, président de l’Eglise, Taarii souhaite que la nouvelle
génération réfléchisse au prix payé par les Polynésiens en échange
des essais. « C’est une histoire qui doit être enseignée et aussi assumée,

une histoire qu’on ne doit pas oublier"
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:48

Bonjour les amis,



"
Tea Hirshon s’est engagée dans la lutte contre les essais depuis le
début en même temps que son engagement dans le parti indépendantiste.
Les deux combats étaient liés : « Si nous n’avions pas été
sous tutelle de la France, les essais nucléaires n’auraient pas pu se
faire chez nous. »
Tea témoigne au nom du parti Tavini Huiraatira et elle emploie souvent
le « nous ». « Bien que les essais aient constitué une violence à
l’égard des Polynésiens et de leur environnement, nous avons choisi
la non-violence pour notre combat ». Il fallait aux militants une grande
force de caractère, appuyée même par la prière, pour affronter les
forces de l’ordre lors des manifestations publiques. Tea rappelle le
temps où non seulement les opposants étaient peu nombreux, mais
où ils étaient confrontés aux bataillons de policiers. Mais ils n’étaient
pas sans soutien dans les pays du Pacifique, en France, aux côtés
d’associations comme Greenpeace ou de chercheurs engagés. Chargée
de la communication et anglophone, Tea a beaucoup aidé le mouvement
dans ses relations extérieures.
Puis vint le temps du « taui », en 2005. Les indépendantistes et antinucléaires
ont gagné les élections ! Tea Hirshon a présidé la première
commission d’enquête sur les essais nucléaires décidée par
l’Assemblée de la Polynésie. C’est à partir de ce moment-là que l’Etat
a été contraint de « bouger » et que la prise de conscience des conséquences
des essais nucléaires s’est peu à peu généralisée dans la
société polynésienne.
L’histoire et le combat ne sont pas terminés, il reste une grande
inquiétude pour le futur du pays : « C’est un réel danger pour nous
lorsqu’on sait qu’il y a de la radioactivité qui est enfermée dans le

ventre de ces deux atolls. Tout ça nous ne le maîtrisons pas. »
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