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Témoignages des survivants et des enfants qui se trouvent dans les iles polynésiennes

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Témoignages des survivants et des enfants qui se trouvent dans les iles polynésiennes  - Page 2 Empty Témoignages des survivants et des enfants qui se trouvent dans les iles polynésiennes

Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:06

Rappel du premier message :

Bonjour les amis,





J'ai eu quelques témoignages de survivants et d'un médecin (généticien) suite aux essais français nucléaires ..



Ne pouvant pas pour l'instant vous les proposer directement sur le forum, je vous les copie .



"
Non, les essais nucléaires français dans le Pacifique n’étaient pas « propres »


45 ans après le premier tir nucléaire atmosphérique sur l’atoll de Moruroa, en Polynésie française (2 juillet 1966), 15 ans après le dernier essai souterrain (27 janvier 1996), après un total de 193 tirs nucléaires (46 essais dans l’atmosphère entre 1966 et 1974 et 147 essais sous-terrains, entre 1975 et 1996), la loi Morin d’indemnisation des victimes de la contamination radioactive de l’époque, et de ses « retombées », vient de reconnaître la légitimité de sa demande à l’un des travailleurs de l’époque, un métropolitain, qui se voit indemnisé au niveau d’un taux d’invalidité évalué à 2 %.

Un centre de consultations spécialisé, pour le suivi des anciens travailleurs de Moruroa, fruit d’un accord entre l’armée, le gouvernement français et des autorités polynésiennes alors très complaisantes, s’est ouvert en 2007, sous la responsabilité d’un médecin militaire. Eu égard aux décennies de dissimulations, de mensonges et de propagande sur la prétendue innocuité de ces essais nucléaires, l’association des anciens travailleurs de Moruroa avait souhaité la création d’un centre de suivi médical indépendant. Mais, l’Etat français persistant dans son manque d’impartialité confia le suivi des essais nucléaires au Ministère de la Défense, qui a porté l’entière responsabilité de ces expériences funestes.

Ce centre serait chargé de « traiter » la population tahitienne exposée aux pollutions radioactives subies à l’époque des essais par les vétérans du Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP) et les populations civiles des atolls « survolés » à l’époque par les nuages radioactifs, quand bien même aucune pollution résiduelle des produits alimentaires maritimes ou terrestres de ces atolls n’est actuellement reconnue par les autorités française. Selon la CRIIRAD, après le tir du 2 juillet 1966, par exemple, les Iles Gambier ont été exposées à un niveau de radiation 1700 fois supérieur à celui enregistré par les capteurs de la centrale du Bugey, après le passage du nuage de Tchernobyl en mai 1986[sup]1[/sup]. Selon l’AIEA, seulement 5 des 46 tirs atmosphériques ont été reconnus comme « polluants ».
Aucune recherche indépendante n’a encore été effectuée sur ce sujet. Seuls les résultats d’analyse du laboratoire local de l’IRSN sont censés permettre une surveillance du « panier de la ménagère ». Mais ce laboratoire, au-delà de la recherche d’une activité alpha et bêta globale, du strontium 90 et du césium 137, procède-t-il à une recherche quantitative des radionucléides « lourds », tels que le plutonium et son « descendant » l’américium, ou l’uranium 235 ? Or, les connaissance sur les effets de l’ingestion chronique de très faibles doses montrent que ces pollutions échappent aux règles établies de la radiobiologie classique.


Les preuves s’accumulent remettant en cause la thèse officielle selon laquelle seuls les essais aériens auraient été nocifs et que le passage aux essais souterrains aurait « enterré » les risques de contact avec la radioactivité. Là encore, la vérité est très différente. Quelle que soit la période, essais aériens ou souterrains, les risques de contaminations ont persisté : aujourd’hui encore, il est impossible d’enquêter sur les tonnes de déchets radioactifs stockés en dépit des réglementations applicables en France sur l’atoll corallien de Moruroa ou immergées au large des atolls de Moruroa et de Hao.
La pollution environnementale est énorme, mais il est bien connu que dans le « monde de la guerre », comme au Ministère de la Défense, l’environnement n’a jamais été un bien à préserver, et encore moins à restaurer après l’action… Et la « parade » juridique est toujours là : la loi du 13 juin 2006 sur la transparence et la sécurité nucléaire exempte les activités et installations nucléaires intéressant la Défense de la loi commune, notamment du principe « pollueur payeur », et laisse à la Défense le soin de s’auto-contrôler.

Aujourd’hui, force est de constater qu’aucune recherche épidémiologique d’envergure à même d’objectiver d’éventuelles pathologies radio-induites (en dehors d’une enquête INSERM – Institut Gustave Roussy, sur les cancers de la thyroïde), n’a été menée, ni chez les anciens travailleurs de Moruroa, ni dans les populations des îles Gambier, des Tuamotu et de Tahiti survolées par les nuages radioactifs, ni chez leurs descendants de la première et de la deuxième génération.

La radiobiologie, jusqu’à ces dernières années, a établi ses normes et ses hypothèses en terme de pathogénie, en grande partie à partir des résultats épidémiologiques liés à la surveillance sur plusieurs générations des survivants des deux premières bombes atomiques lancées en 1945 à Hiroshima et Nagasaki. Dans ce cas, il s’agissait d’étudier des effets liés à une irradiation violente externe, extrêmement limitée dans le temps, et non à une contamination interne à faibles doses par des particules radioactives microscopiques ingérées ou inhalées comme après l’incident de Tchernobyl, ou sur les sites ayant été contaminés par de multiples retombées d’essais nucléaires. Au total, les 46 essais atmosphériques en Polynésie représentent, en matériel fissile et en radionucléides alpha, l’équivalent de 675 fois les explosions d’Hiroshima et Nagasaki).
L’étude Adult Health Study / Life Span Study, sur plusieurs milliers de survivants durant ces cinquante dernières années, et sur leur descendance, effectuée par les autorités sanitaires japonaises avec le soutien de l’UNSCEAR, n’ayant pas montré de façon évidente une augmentation d’anomalies génétiques et de problèmes de développement, cette question a été « enterrée » pendant un demi siècle. Ainsi, dans toute la littérature médicale jusqu’au début des années 2000, le dogme officiel était qu’ « on n’a retrouvé aucun effet génétique héréditaire, c’est à dire à la descendance, que l’irradiation concerne les enfants in utero, les enfants ou les adultes. C’est d’ailleurs un sujet d’étonnement, car c’est un phénomène qu’on connaît chez l’animal, chez la souris notamment, mais qu’on a jamais mis en évidence chez l’homme ; on ne connaît pas d’effet héréditaire radio-induit chez l’homme et les malformations héréditaires majeures ou mineures après irradiation ne sont pas significativement différentes des malformations spontanées ».
Mais ce dogme est désormais battu en brèche par un certain nombre d’observations cliniques, et par certaines études épidémiologiques, même si l’augmentation du nombre de pathologies héréditaires est difficile à mettre en évidence, en raison d’une fréquence non négligeable, mais relativement peu élevée, et des nombreux biais des études statistiques. Le retard d’apparition de pathologies héréditaires, voire même semble-t-il, d’apparitions plusieurs générations après l’irradiation princeps, complique l’observation.
Sur le plan radiobiologique, deux nouvelles notions viennent étayer la remise en question du dogme jusque là établi : la réalité des effets génétiques imputables à l’ingestion chronique de faibles doses de radionucléides alpha d’une part, et la transmission d’une instabilité génomique à partir de l’irradiation des gamètes des sujets exposés à la radioactivité ; cette instabilité génomique peut être « compensée » pendant plusieurs générations, puis s’exprimer par des manifestations anormales, sans que l’on comprenne aujourd’hui encore la raison de ce déclenchement de troubles au départ « récessifs », mais qui échappent aux règles de la génétique mendélienne[sup]2[/sup]. De la même manière, l’observation d’effets stochastiques, et de l’effet by-stander (transmission d’une information génétique « fautive » d’une cellule irradiée à une autre cellule non irradiée), apportent des éléments de compréhension quant à l’apparition retardée de certains cancers.
Les mécanismes biochimiques qui conduiraient à ce type d’anomalies génétiques commencent à être explorées dans de multiples laboratoires de recherche en biologie moléculaire : il s’agit essentiellement aujourd’hui, d’hypothèse de dysfonctionnement de la méthylation de l’ADN, d’anomalie au niveau des télomères, et au niveau des mini satellites du génome, au-delà des habituelles doubles cassures de brins d’ADN, ou de mutations massives, jusque là considérées comme les seuls marqueurs biologiques des effets de la radioactivité.

Les résultats des premières recherches effectuées dans ce domaine depuis le début du siècle commencent à être connus :

- L’étude du Professeur Al Rowland de l’Université Massey en Nouvelle-Zélande, publiée en 2008[sup]3[/sup], réalisée sur 50 vétérans des essais nucléaires britanniques des années 1957 et 1958 à Christmas Island, a permis de montrer que, même cinquante ans après une irradiation due aux essais nucléaires, on peut constater des altérations de l’ADN trois fois plus importantes que pour un groupe contrôle. A la même époque le Professeur Parmentier de l’Institut Gustave Roussy, soignant des patientes polynésiennes atteintes de cancers de la thyroïde, avait réalisé une étude ADN, et aboutissait à des conclusions identiques à celles de l’étude néo-zélandaise[sup]4[/sup].

- Le rapport du parlement australien sur les « Participants australiens aux essais nucléaires britanniques », publié le 6 octobre 2006, reprend les études de Sue Rabbit Roff[sup]5[/sup], de l’Université de Dundee (1997, 1998 et 2003), qui démontrent une augmentation indéniable de la fréquence des cancers dans la population exposée de ces « vétérans » des essais nucléaires australiens (études de 1997 et 1998), mais pas chez les vétérans britanniques (étude de 2003).

- De même, une étude conduite par le Professeur Busby[sup]6[/sup] (Green Audit) a pu mettre en évidence, en 2007, une augmentation d’un facteur 10 du taux de malformations congénitales dans la descendance de ces vétérans (8,5 pour les petits-enfants), et un taux de fausses couches 2,75 fois supérieur, par rapport à un groupe témoin. Il semble probable que ces effets soient liés, moins à une irradiation aiguë externe, qu’à une exposition interne chronique à de faibles doses de radionucléides.

- En 2008, le docteur Jean-Louis Valatx, à partir étude sur 1800 questionnaires adressés aux vétérans métropolitains des essais de l’association AVEN, met en évidence que 18,8 % des couples ont subi une ou plusieurs fausses couches, 32,9 % de couples n’ont pas eu d’enfants, dont 25 % en raison de stérilité masculine.
Parmi les 3022 enfants nés après les essais , 405 enfants (13,4 %) présentent des anomalies congénitales plus ou moins importantes. 23,5 pour mille des enfants sont décédés à la naissance ou au cours de la première année de vie, ce qui représente plus de trois fois la mortalité infantile en France[sup]7[/sup].

- Dans les années qui ont suivi l’accident de Tchernobyl, on a pu montrer[sup]8[/sup] que dans les zones rurales biélorusses contaminées (région de Gomel), la fréquence de malformations a clairement augmenté depuis 1987 : elle est de 39 % dans les districts « témoins » (césium137 < 1 Ci/km2) et elle croit avec le niveau de contamination du sol, jusqu’à 79 % pour les zones contaminées à plus de 15 Ci/ km2. Ces malformations consistent essentiellement en des anomalies de formation du cerveau, des becs de lièvres et fentes palatine, des polydactylies, reins doubles et urètres doubles, atrophies des membres.
De même en Ukraine, où les anomalies de développement cérébral ont augmenté de 63,7 % pendant les 5 ans qui ont suivi l’accident de Tchernobyl. On note en particulier augmentation de 110,4 % des cas d’hydrocéphalie[sup]9[/sup].

- Bien après l’accident nucléaire de Tchernobyl, les travaux du Pr Dubrova et coll.[sup]10[/sup], fruit de la collaboration d’une équipe de généticiens russes, anglais et biélorusses, ont montré un nombre élevé d’aberrations chromosomiques chez les habitants des zones contaminées, signe d’un effet des rayonnements qui peut se traduire par des effets somatiques et génétiques. Cette étude a utilisé des marqueurs particuliers du génome, les « minisatellites », qui ont dans cette étude, un taux élevé de mutations « spontanées »[sup]11[/sup]. Il y a mutation quand le locus minisatellite est un fragment d’ADN dans l’empreinte génétique de l’enfant, qui ne peut être attribué ni au père ni à la mère ; par contre, il peut être transmis de façon « invisible », par les cellules germinales des parents, et réaliser une « instabilité génomique », qui va être à l’origine, dans la descendance, d’une tendance accrue de l’ADN à ne pas se réparer correctement. Cette carence a pour effet d’augmenter le risque de carcinogenèse et semble poser de sérieux problèmes quant à la synthèse correcte des protéines neuronales lors de l’embryogenèse, pouvant conduire à de sévères « troubles envahissants du développement » cérébral.

Dubrova et coll. ont ainsi mesuré, par prises de sang, la fréquence des mutations nouvelles apparues chez les enfants nés entre février et septembre 1994, de 79 familles résidant dans trois districts ruraux de la région de Moghilev où la valeur médiane de contamination du sol en césium 137 est élevée (6,8 Ci/ km2). Cette fréquence est deux fois supérieure à celle d’un groupe témoins d’enfants anglais. Par ailleurs, ces chercheurs ont pu montrer que la fréquence des mutations nouvelles est corrélée au niveau de contamination du sol. Cette étude pourrait fournir la première preuve expérimentale que la fréquence des mutations dans les cellules germinales des êtres humains peut être augmentée par les rayonnements ionisants.
La généticienne bélarusse Rosa Goncharova[sup]12[/sup] a par ailleurs démontré ce phénomène épigénétique lié aux effets des « faibles doses » de radioactivité, sur les petits mammifères chroniquement exposés aux retombées de Tchernobyl, chez qui il existe une accumulation transgénérationnelle de l’instabilité génomique, croissante sur 22 générations, pendant les dix années qui ont suivi l’accident de Tchernobyl, alors même que la radioactivité du sol décroît, et que le même phénomène se réalise pour les femelles prélevées dans la nature, puis élevées en laboratoire.

Alors que ce type de suivi sanitaire est préconisé par les récents rapports français et polynésiens concernant le suivi des conséquences des essais nucléaires, aucune enquête scientifique, épidémiologique, clinique et biologique n’est réalisée en France. Pourtant, quelques cas d’enfants présentant des troubles envahissants du développement - « oligophrénies », d’étiologie génétique - ont été mis en évidence dans la descendance de vétérans du CEP, par le service de pédopsychiatrie de Polynésie française ; ces enfants sont les petits enfants d’anciens travailleurs civils sur les sites de Moruroa ou de Hao, exposés à des retombées radioactives durant plusieurs années à l’époque des tirs atmosphériques.

Cet appel a donc pour objet de recueillir des offres de partenariat, des soutiens scientifiques et financiers, afin de mettre en place, de façon indépendante des autorités militaires et du Service de Santé des Armées, une telle enquête scientifique, afin d’objectiver la réalité de ces pathologies génétiques transmises de façon transgénérationnelles, et de prévoir la mise en place des structures sanitaires de dépistage et de soins médico-psychologiques, et des structures médico-éducatives nécessaires pour ces enfants et leurs familles.

Dr Christian Sueur, psychiatre, responsable du service d’hospitalisation de jour de pédopsychiatrie, Direction de la Santé, PF

Roland Oldham - John Doom pour l’association Moruroa e tatou ( ?) : mail : .

Bruno Barrillot, Délégué pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (Polynésie française)


1 Compte rendu de la mission préliminaire de contrôles radiologiques sur l’île de Mangareva et les atoll de Tureia et Hao (Polynésie française), octobre 2006 (Commission d’enquête de l’Assemblée de la Polynésie)


2 Radiation induced genetic instability and bystander effects implications for radiation protection ; J.B. Little in Radioprotection, 2002, 37, n°3, pp. 261/282

3 Elevated chromosome translocation frequencies in New Zealand nuclear test veterans; M.A. Wahab, E.M. Nickless, R. Najar-M’Kacher, C. Parmentier, J.V. Podd, R.E. Rowland, in Cytogenet Genome Res 121:79–87 (2008)


4 Evidence of increased chromosomal abnormalities in French Polynesian thyroid cancer patients; D. Violot, R. M’kacher, E. Adjadj, J. Dossou1, F. de Vathaire, C. Parmentier, in European Journal of Nuclear Medicine and Molecular Imaging, Vol. 32, No. 2, February 2005.


5 RABBITT ROFF S. : Mortalité et morbidité parmi les enfants et petits-enfants des membres de l’association des vétérans des essais nucléaires britanniques, Revue Damoclès Hors-Série, n°1/2000.


6 http://www.llrc.org/epidemiology/subtopic/testvetrept.pdf ou http://www.greenaudit.org/new_page_6.htm


7 Les principales données de l’étude santé du Dr JL Valatx se trouvent sur le site www.aven.org/aven-acceuil-actions-medicales-enquete-sante .


8 LAZJUK G. I. et al : Changements dans l’incidence des anomalies héréditaires en République de Belarus après l’accident de Tchernobyl, Radiation Protection Dosimetry, 1995, ½, 71-74.


9 BELBEOCH B. : Tchernobyl : quelques faits dérangeants, www.dissident-media.org


10 DUBROVA Y.E. : Radiation-induced transgenerational instability, Oncogene, 2003, 22, 7087-7093.


11 DUBROVA Y.E. et coll. : Elevated minisatellite mutation rate in post-Chernobyl families from Ukraine, American Journal of Human Genetic, 2002, 71, 801-809.


12 RYABOKON N.I., GONCHAROVA R. I. : Transgenerational accumulation of radiation damage in small mammals chronically exposed to Chernobyl fallout, Radiation Environnemental Biophys., 2006, 45, 3, 167-177."



Cordialement



Pascal Very Happy


Dernière édition par Admin le Ven 19 Aoû - 9:08, édité 2 fois
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:49

Bonjour les amis,



"
En 1982, l’Eglise protestante maohi et son synode ont décidé de
s’opposer officiellement contre les essais nucléaires français à Moruroa
et aussi dans les autres pays du monde. A ce moment-là, le pasteur
Temarama, s’est engagé aux côtés d’une organisation non gouvernementale
de Polynésie qui s’appelle Hiti Tau.
Le pasteur Temarama raconte avec émotion l’épopée de juillet 1995
où, avec Mgr Gaillot et Oscar Temaru, à bord du bateau Le Greenpeace,
ils sont allés jusqu’à Moruroa pour protester contre la reprise
des essais décidée par le président Jacques Chirac.
« Je savais que les militaires ne devaient pas nous tamponner à mort,
et que c’était une technique pour arrêter les manifestations ou bien
pour arrêter un bateau. C’était juste pour faire peur et pour que le
bateau de Greenpeace puisse s’arrêter. Mais on ne s’est pas arrêté,
on a continué jusque sur le quai de Moruroa. »
Il garde encore le souvenir ému du retour à Tahiti quelques jours plus
tard : « Je n’oublierais jamais l’arrivée à Tahiti du bateau de Greenpeace
de retour de Moruroa. On a vu le peuple tout blanc dans la ville
de Papeete qui nous accueillait et qui nous disait qu’on avait réussi.
Des échos annonçaient que Chirac allait procéder à un tir. Ils ont arrêté

les tirs l’année d’après en 1996. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:50

Bonjour les amis,



"
Michel Arakino est né sur l’atoll de Reao où il a grandi. Il habite
aujourd’hui Tahiti.
Michel raconte ses souvenirs d’enfant : « Ce qui était très bien pour
nous, à neuf-dix ans, c’était pendant la période des tirs, on allait
dans des maisons qui étaient gonflées à l’air pour nous protéger des
retombées. Mais après ces retombées, on allait sur les gros navires
qui étaient au large. C’était bien parce qu’on avait distribution de
bonbons et on nous faisait des contrôles médicaux … Il y avait des
médecins qui nous contrôlaient, qui nous regardaient. »
Après son service militaire en métropole, Michel a été embauché dans
l’armée pour le Service Mixte de Contrôle Biologique à Moruroa. « On
est allé sur l’atoll de Fangataufa : la Légion étrangère a récupéré des
terres qu’on a ramenées sur Moruroa où on a fait un petit jardinet.
Des scientifiques faisaient le suivi des traces de la radioactivité dans
ce jardin. On n’était pas équipés comme il fallait mais d’après nos
responsables, il n’y avait aucun risque. Nous avons fait des récoltes
de pastèques, de melons, de patates douces, de concombres… Les
scientifiques nous disaient : « c’est bon ! » et parce qu’ ils disaient
« C’est bon ! » on a mangé des légumes… le rab nous servait à faire
des salades. »
Michel fut ensuite plongeur et il était chargé de prendre des échantillons
d’eau sur les têtes de puits souterrains : « On mesurait les
fuites radioactives aux orifices qui laissés lors des forages par les
passages de câbles. On ne pourra pas dire que c’était minime : il y
avait des fuites mesurables dans une zone de plus de 500 mètres de
diamètre… » Il fut même « contrôlé positif » !
Michel raconte aussi toutes les pressions du monde militaire et politique

qu’il a subies lorsqu’il a décidé d’adhérer à Moruroa e tatou."
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:51

Bonjour les amis,



"
De retour à Tahiti à 28 ans en 1968, le jeune professeur ne se pose
pas de questions : « Au début, je ne pensais pas qu’il y avait de problèmes
pour les essais nucléaires et nous étions très réceptifs au
message officiel. D’autant plus qu’avec l’arrivée du CEP c’était un
changement extraordinaire pour Tahiti. C’était l’irruption du monde
moderne avec tous ses moyens. »
Moruroa ? Ce n’était pas le sujet : « Personnellement je n’ai jamais
parlé de cela en classe. J’ai fait toutes les couches de la sixième
jusqu’en terminale, toutes les sections, mais jamais on a discuté de
cela en classe. » Dans le milieu des années 1980, Frère Maxime prend
conscience des atteintes à l’environnement à Tahiti, mais dans les
réunions, la question nucléaire était « tabu ». « Et ce n’était pas choquant
parce que c’était comme ça dans la société. » C’est la reprise
des essais par Jacques Chirac en 1995 qui l’a incité à s’informer et
à s’engager. Un éveil qui est venu de façon très lente : « une maturation
», dit-il.
Educateur dans l’âme, il regarde l’avenir : « Pour les générations à
venir, il y a un travail de mémoire absolument nécessaire. Et deuxièmement,
il faut tirer des conclusions de cet événement là où on
n’a pas véritablement pris conscience de la portée de ce qui s’est
passé. Troisièmement, il faut arriver à dominer notre propre histoire
à l’avenir. Par exemple, l’exploitation des ressources maritimes, c’est
peut-être un projet qui va nous permettre de nous sortir de nos difficultés

actuelles. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:52

Bonjour les amis,



"
Richard Tuheiava est aujourd’hui sénateur de la Polynésie française à
36 ans. Il garde quelques souvenirs d’enfants de la période CEP. Dans
la famille, c’était le silence complet : « Mon père était fonctionnaire,
directeur d’école et malgré les discussions que j’ai pu avoir avec mon
père, c’était le sujet à ne pas traiter, à ne pas discuter. » Il a le souvenir
de quelques faits étonnants : « J’avais des oncles qui avaient accès
au magasin du CEP d’Arue où les choses ne coûtaient pas cher et
moins cher en tout cas que dans un magasin ordinaire. Donc, on se
posait la question de savoir d’où venait cette cuve de vin… A Mahina,
on voyait les grandes éoliennes au siège du CEA… On voyait que des
tontons ou des cousins partaient pendant plusieurs années. »
Le jugement du sénateur est maintenant plus catégorique :
« Aujourd’hui, on en revient à des choses plus réalistes, on commence
à découvrir le pot aux roses, on commence à comprendre la manipulation,
la corruption des consciences et, finalement, à comprendre
que pour la grandeur d’un pays, on a fait le malheur d’un peuple. »
Richard Tuheiava se mouille sur le terrain parlementaire pour faire
reconnaître le droit des victimes des essais et aujourd’hui, il relance
le débat au Sénat sur les conséquences environnementales des
essais : « La Polynésie a en son sein la plus grosse décharge nucléaire
en milieu océanique au monde. Il n’y a pas d’autre île où on a laissé
plus d’une centaine de puits bouchés on ne sait pas de quelle
manière. On fait confiance à la chimie, à la vitrification pour que ça
tienne ! Et il y a des parties de l’atoll sur le point de s’effondrer à tel
point qu’on est obligé de le surveiller depuis Paris. Il n’y a pas d’autre
endroit comme ça au monde, en milieu océanique. »
La conclusion est pleine d’incertitude et de gravité : « Je peux me
permettre d’imaginer que, dans les années 60, pour les besoins de
la dissuasion nucléaire, on a peut-être sacrifié quelques gènes polynésiens
à ce type d’expériences. Voilà ! Mais ça, je crois que c’est le

cours de l’histoire qui nous le dira. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:52

Bonjour les amis,



"
Emilienne est l’épouse d’un ancien travailleur de Moruroa. Ils ont eu
cinq enfants et Pierre-Emile, alors que son père travaillait à Moruroa,
est né en 1986 avec une malformation depuis sa naissance. Après de
nombreuses interventions dans les hôpitaux parisiens, Pierre-Emile
est devenu paraplégique à l’âge de 17 ans.
Emilienne raconte comment elle a vécu avec son fils, au fil des années,
les péripéties d’une maman tahitienne dans Paris : « En 86, c’est la
première fois que j’allais à Paris et je me suis beaucoup débrouillée
seule, parce qu’on nous a juste dit : dès que vous arrivez à l’aéroport,
on vous récupère pour vous envoyer à votre foyer et l’enfant à
l’hôpital. Arrivés là-bas, on a déposé l’enfant à l’hôpital et moi, on m’a
déposé au Rosier Rouge. Le lendemain, heureusement que j’avais
une copine qui se trouvait sur place, c’est elle qui m’a emmenée pour
prendre le métro et je ne savais pas où ça se trouvait. On nous a dit
que le métro, ça se trouvait dans le sol et moi je cherchais sur la route
où se trouvait l’entrée. Je cherchais comme une taupe !... »
La vie d’Emilienne est maintenant étroitement imbriquée avec celle
de son grand garçon. Elle dit toujours « nous ». Quand parfois les
démarches sont difficiles ou que les services de la CPS font obstacle
à des traitements, Emilienne garde courage : « Quand je partais, je
laissais les enfants avec la famille ici, je partais là-bas. Je me soutiens
avec l’aide de mon fils. Il a été un bon soutien, mon fils, malgré sa

maladie : il sait aussi soutenir les personnes qui sont à côté de lui. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:53

Bonjour les amis,



"
Pierre-Emile Largeteau a 26 ans. C’est un « enfant de la censuré ». A
sa naissance, son père travaillait en équipe à Moruroa pour ramasser
les poissons morts après les explosions souterraines sur les plages
du lagon. Handicapé de naissance, il a dû être évacué sanitaire très
rapidement en France avec sa maman. Ses parents et les médecins
ont voulu qu’il soit scolarisé entre ses séjours parisiens. Pierre-Emile
se souvient : « Je pensais que j’étais normal comme ça, lorsque j’ai
vu que d’autres n’avaient pas mes problèmes. Malgré mon handicap,
j’ai été normalement à l’école et j’ai poursuivi ma scolarité. Je portais
des couches et mes camardes se moquaient de moi. J’avais honte. »
A 17 ans, il est devenu paraplégique et se déplace dans en chaise
roulante. Malgré tout, avec énergie, il a la volonté de poursuivre des
études : « Je voulais réussir dans ma scolarité, il y a eu des moments
de lassitude et de découragement. J’ai été jusqu’en Terminale S et
je voudrais y arriver, mais entre ma maladie et les études, c’est dur.
J’aurais voulu décrocher mon Bac et partir en France pour poursuivre
des études. » Hélas, de nouvelles complications l’obligent à de nouveaux
séjours dans les hôpitaux parisiens où sa mère l’accompagne
fidèlement, laissant ses les autres enfants aux bons soins de la famille.
Et les séjours durent parfois plusieurs mois. Pierre-Emile s’interroge
sur cette maladie qui lui est tombée dessus et qu’il doit subir au quotidien
: « Il m’arrive de me demander pourquoi cela m’arrive à moi et
seulement à moi dans la famille. Je souhaiterais dans un proche avenir
que l’on me dise d’où vient le mal dont je souffre, car j’ai déjà passé
une partie de ma jeunesse dans les hôpitaux sans savoir le pourquoi
et aujourd’hui je suis dans une chaise roulante. »
Bien sûr, Pierre-Emile a compris les causes probables de son handicap.
Il ne se prive pas d’interpeller ces ingénieurs de la censuré qui ne
s’étaient guère préoccupés des conséquences de leurs expériences
sur les générations polynésiennes : « De quoi mon avenir sera fait ?
Messieurs les ingénieurs des essais nucléaires avez-vous seulement
songé un moment que ce que vous avez préparé était criminel pour

une partie de la jeunesse de mon pays, dont je suis une victime ? »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:54

Bonjour les amis,



"
Marc Pugibet a 26 ans. C’est un enfant de l’après-CEP. «Les informations
concernant le CEP sont très faibles : ça ne fait pas partie des
programmes scolaires, ce n’est pas également des sujets de discussions
primordiaux dans la vie de tous les jours. On ne s’y intéresse pas
vraiment. On a l’impression que c’est loin ! »
Pourtant, le père de Marc a travaillé à Moruroa dans les années 90,
«mais je ne sais pas ce qu’il faisait, je sais simplement qu’il travaillait,
qu’il partait même pour longtemps. On le voyait un mois dans l’année,
je ne sais pas combien de temps il y a travaillé. J’avais aux alentours de
7-8 ans à l’époque. Quand il partait, on y allait, on lui disait au revoir.
On le revoyait… Un jour, maman nous dit « Papa revient », voilà on est
contents ! C’est tout ce que je sais par rapport à son travail. Je pense
qu’il était simple ouvrier de maintenance sur le site. Quand mon père
s’en allait ça faisait un vide quand même. Ca faisait un grand vide car je
ne voyais que ma soeur et ma mère. »
Marc explique comment se posait la question du temps de ses parents
et il tente d’en tirer quelques recommandations pour la jeunesse :
« Quand on proposait un poste à Moruroa, nos parents vont dire tout
de suite oui, le salaire y est, ça permet de faire vivre le foyer. Mais ils ne
se tracassaient pas du nucléaire, des conséquences sur l’environnement,
sur la personne… Ils n’avaient pas les mêmes connaissances,
les mêmes informations que nous probablement. Donc les choix qu’ils
ont faits, je ne sais pas s’ils les assument, mais l’important de les reconnaître.
On ne peut pas leur rejeter tort, ils prenaient comme ça venait.
Maintenant, je pense que c’est un grand travail que les générations
futures doivent faire, faire un travail de mémoire pour nos parents qui
n’ont pas eu la possibilité d’acquérir cette connaissance. En tant que
jeune, on a ce devoir envers nos aînés de faire ce travail de recherche,
de militantisme, d’information sur les essais nucléaires. Pas pour accuser
nos parents, mais pour leur faire prendre conscience et leur faire
connaître ce que la société de leur époque a malheureusement eu

comme conséquence sur la société actuelle. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:55

Bonjour les amis,



"
Chantal Spitz décrit ses premières expériences de manifestante contre
les essais nucléaires : « Quand je suis rentrée à la maison, je me
suis un peu fait sonner les cloches quand même… parce que c’était
pas des comportements tolérables pour cette aristo-bourgeoisie qui
domine. »
Après avoir longuement évoqué la sombre connivence d’une certaine
société polynésienne avec le système colonial puis le CEP, l’auteur
résume la douleur de son peuple : « On vient de vivre 30 années
tellement terrifiantes que je ne sais pas si on va s’en remettre un jour
et ce qui me fait peur c’est qu’on va passer toute cette douleur à nos
enfants, nos petits-enfants, parce qu’on n’aura pas eu d’outils et des
moyens pour traverser cette histoire. » Et de préciser : « Je crois qu’on
peut mesurer les dégâts de l’environnement, éventuellement, on fait
des mesures, on prend tel taux de radioactivité, les coraux morts,
pas de problème… Les dégâts dans les têtes et dans les âmes on
fait comment ? On ne peut pas mesurer et on ne peut même pas
s’empêcher de les transmettre à nos enfants et à nos petits-enfants ».
Chantal Spitz termine cependant avec cette note de fierté : « Mais
c’était déjà grand de marcher ! En tout cas, les premières marches,
c’est vraiment grand de marcher. C’était, je ne veux pas dire courageux,
mais, il fallait le faire. Je dis, il fallait oser le faire ! »

Message d’espoir et de dignité adressé aux jeunes générations ? "
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:56

Bonjour les amis,



"
Jacky Bryant avait 6 ou 7 ans quand il a entendu parler de la censuré
pour la première fois. Puis, dit-il : «Quand j’ai commencé le métier d’enseignant
dans les années 75, il n’était pas bon de s’afficher comme
un antinucléaire, comme un écologiste. C’était toujours pointé du doigt
comme des emmerdeurs, des contestataires ou des gens manipulés ! »
Adhérent à ce moment à l’association Ia ora te natura, il précise : «
J’avais beaucoup apprécié l’approche parce que c’était une remise
en question de l’identité, d’une vision culturelle d’un pays et que le
nucléaire était le sujet qui nous permettait d’entrer dans ce débat. »
Il décide aussi de s’engager en politique au Ia Mana te Nunaa : « Je
prends véritablement conscience du choix en politique, d’un pays qui
fait son choix entre la gauche et la droite, entre la solidarité et le libéralisme.
Donc toute cette construction politique s’est fondée au départ
d’un engagement antinucléaire. Tout simplement parce que derrière
l’affichage de la sûreté nationale, de l’armement qui allait protéger la
République, les montants qui étaient reversés à la Polynésie auraient
pu construire la Polynésie de manière beaucoup plus juste et beaucoup
plus solidaire. Or, on s’est rendu compte que l’argent qui arrivait
allait toujours dans la poche des mêmes personnes. Pour ma part,
c’était quelque chose de très révoltant, cette espèce de fracture sociale
mais qui pouvait être facilement achetée puisqu’il suffisait d’arroser. »
Jacky Bryant est conscient qu’aujourd’hui, la jeunesse de ce pays a
besoin d’un « personnage historique » auquel se référer : « Peut-être
qu’au travers de ce futur Centre de mémoire, le nucléaire va devenir
ce ‘personnage historique’, si je peux utiliser le terme, dont un peuple
a besoin. Un pays, une jeunesse, a besoin d’un référent historique,
c’est absolument nécessaire. On ne peut pas construire l’avenir si on

n’a pas ce référent. "
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:56

Bonjour les amis,



"
Roland Oldham est président de l’association Moruroa e tatou depuis
sa création en 2001. Il se souvient d’avoir milité contre les essais
nucléaires quand il avait 16 ans.
Roland Oldham est bien connu pour son jugement sévère sur les
hommes politiques de ce pays qui se sont laissés corrompre par l’argent
de la censuré : « Beaucoup de nos décideurs, justement à cause
de ce gain d’argent, ont participé à cette aventure. Même s’ils avaient
des doutes, c’est vrai que l’argent était assez convaincant et les rares
hommes politiques qui se sont opposés aux essais nucléaires ont eu
des mésaventures avec l’Etat français. »
Il dénonce le pouvoir de persuasion de l’Etat : « Il faut comprendre
qu’il y a une machine de propagande qui était très puissante. Et je me
rappelle, il y a déjà 10 ans de cela, que parler des essais nucléaires
aux journalistes, c’était très difficile. Le lendemain matin ceux qui
osaient parler des essais nucléaires, étaient ratatinés dans la presse
comme pas possible. Donc, il faut admettre les choses comme elles
sont : cette machine était tellement forte que les hommes politiques,
et même le pouvoir religieux ici en Polynésie, ont adhéré aux essais
parce qu’on voyait plutôt les retombées économiques importantes
mais justement ce sont ces retombées économiques qui ont bouleversé
la société polynésienne. »
Il poursuit : « L’Etat a utilisé une formule qui a bien marché pendant
40 ans, c’est-à-dire, on achète et puis on fait les essais nucléaires, les
gens ferment les yeux et on a adhère au mensonge. Aujourd’hui, j’ai
l’impression que l’Etat utilise cette même formule qui marche. Quand
on voit nos hommes politiques profiter de la vague, du travail qui a
été effectué par les associations, non pas pour que les victimes soient
indemnisées, mais pour aller voir l’Etat français négocier plus d’argent
pour une politique sans projet pour la Polynésie. »
Roland Oldham a conscience qu’il faudra plusieurs générations pour
continuer le combat contre les conséquences des essais nucléaires
et qu’il faut maintenant s’adresser aux jeunes générations : « Quand
on pense qu’il y a eu près de 150 essais souterrains à Moruroa et
Fangataufa, je pense que c’est la plus grande concentration d’essais
nucléaires sur un atoll aussi petit. On est là à se demander ce qu’il en
sera de l’avenir, puisqu’il y a déjà des fuites et qu’une bonne partie de
l’atoll de Moruroa s’effondre. Il y a des vrais dangers qui concernent
des générations et des générations. Et je pense que l’un des combats
les plus importants de Moruroa e tatou sera de faire adhérer nos

jeunes générations à ce combat-là. »
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:59

Bonjour les amis,



"
Hommage
[size=25]Marie-Thérèse Danielsson
[/size]
Marie-Thérèse et Bengt Danielsson ont vécu à Tahiti au temps de
la préparation et de l’installation du Centre d’Expérimentation du
Pacifique au début des années 1960 et ils y ont pratiquement passé
tout le reste de leur vie. Ethnologue et écrivain suédois, Bengt avait
débarqué en Polynésie en 1947 sur le radeau du Kon Tiki. Installé à
Paea, le couple accueillait les écrivains, artistes, hommes politiques
et militants du monde entier de passage à Tahiti. Marie-Thérèse
avait en charge la convivialité et les relations extérieures du couple.
Elle avait su nouer des solides amitiés avec les personnalités politiques
polynésiennes qui souvent, s’interrogeaient sur les risques
des expériences nucléaires.
Le premier livre, co-signé par Bengt et Marie Thérèse Danielsson, sur
les essais nucléaires « Moruroa mon amour » publié en 1974, est un
véritable réquisitoire sur le comportement de l’Etat français à l’égard
des Polynésiens pour imposer ses expériences atomiques. Ce livre eut
un retentissement mondial tel qu’il contribua sans aucun doute à la
décision du Président Giscard d’Estaing de renoncer, l’année suivante,
aux essais aériens. A Tahiti, alors que la presse était muselée et que
les flots d’argent déversés obscurcissaient bien des consciences, les
Danielsson exprimaient inlassablement leur opposition aux essais, ce
qui leur valut de nombreuses mesures vexatoires des autorités de
l’Etat français. De nationalité suédoise et consul de Suède en Polynésie,
Bengt Danielsson fut même déchargé de ce poste à la demande
des autorités françaises !
Au fil des années, Marie-Thérèse fut l’ambassadrice et l’infatigable
globe-trotter de la lutte des Polynésiens et des peuples du Pacifique
contre les armes nucléaires. Elle était connue dans le monde entier
comme une femme engagée « pour la paix et la liberté ». Présidente
de la Ligue polynésienne des femmes pour la paix et la liberté, elle
fut invitée à Moscou - reçue par Mikhaïl Gorbatchev -, à Pékin, à Dili
(Timor Oriental) lors du récent conflit d’indépendance, en Australie,
en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis et dans de nombreux pays
d’Europe. En 1991, le couple Danielsson, aux côtés de Jeton Enjain
sénateur de Rongelap des Iles Marshall, reçurent des mains du roi
de Suède le prix Nobel alternatif « Right Livelihood Award » pour leur
action en faveur des peuples victimes des essais nucléaires. En 2001,
Marie-Thérèse Danielsson et son amie Tetua Doom, étaient présentes
au temps de la création de Moruroa e tatou, l’association des anciens
travailleurs de Moruroa.
Marie-Thérèse s’est toujours rangée aux côtés des victimes des
essais nucléaires. Non sans raison. En effet, la perte de sa fille unique
Maruia, décédée des suites d’un cancer alors qu’elle avait vingt ans,
est restée comme une ombre tout au long de sa vie. Comme beaucoup
de familles polynésiennes dont elle a partagé les tragiques douleurs,
Marie-Thérèse était convaincue de la relation entre la maladie
de sa fille et la radioactivité dispersée par les essais nucléaires qui ont
pollué des archipels de la Polynésie.
Marie-Thérèse Danielsson est décédée en février 2002, quelques
années après la mort de son mari en 1997. Elle reste présente à
notre mémoire comme la sentinelle vigilante qui aura su nous alerter
des dangers des essais nucléaires pour le présent et pour les générations
futures. Avec son mari Bengt, elle n’aura certes pas été seule à
réagir, mais sans son action persévérante étendue au monde entier, le
cri des Polynésiens contre les essais français n’aurait peut-être jamais
été entendu avec autant de force et sans autant d’écho pour que les

droits des victimes soient enfin reconnus."
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 8:59

Bonjour les amis,



" [size=21]
Souscription
[/size]
Un livre-album « Témoins de la censuré »
Les portraits photographiques et l’intégrale des interviewes filmées vont être
publiés dans un livre album intitulé « Témoins de la censuré » édité par Univers
Polynésiens.
D’une centaine de pages, en format (21 X 29,7) à l’italienne et couverture
cartonnée, ce livre de mémoire comportera les portraits noir et blanc de
Marie-Hélène Villierme et les récits intégraux recueillis par Arnaud Hudelot
seront illustrés par des photos couleurs du tournage de Marie-Hélène Villierme
et de Tenahe Faatau.
Quelques pages complèteront l’information du lecteur avec des documents
- cartes, photos d’époque, tableaux, exposés sommaires - nécessaires à
la bonne compréhension des témoignages dans le contexte des 30 années
d’essais nucléaires en Polynésie française.
Le prix de souscription de ce livre album « Témoins de la censuré » est de
4000 F cfp.
Dès sa diffusion en librairie, son prix de vente sera augmenté.
La sortie publique est prévue pour mars 2012.
[size=7]Formulaire de Bon de souscription
[/size]M. Mme…………………………………………….
Adresse …………………………………………….
Tél ou email ………………………………………..
Souscrit pour……. exemplaire(s) du livre « Témoins de la censuré » à
4 000 Fcfp l’unité.
Ci-joint un chèque de ……………
Découper ou recopier le formulaire et adresser-le, avec votre chèque, à :
Univers Polynésiens
BP 21 768 98713 PAPEETE
Tahiti - Polynésie Française
[size=7]Pour les virements :
[/size]Univers Polynésiens
Banque de POLYNESIE
Agence Bruat
Po Box 530 - 98 713 Papeete - TAHITI
Code banque: 12149
Code guichet: 06732

N° compte: 32002338381"
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Message par Admin Ven 19 Aoû - 9:06

Bonjour les amis,





Vous comprendrez certainement que je n'apprécie pas les gouvernements qui se cachent derrière leurs actions sans prévention et évaluation des risques ..



Avec le recul, les essais nucléaires français n'étaient pas indispensables surtout après le retour de la censuré américaine au Japon (seconde guerre mondiale) ..



Nos chercheurs français ont eu des décès dans leurs laboratoires alors qu'ils expérimentaient en recherche expérimentale le nuclaire ..



Nous aurions pu éviter de tels incidents et accidents graves pour nos populations et sur un plan économique aussi ..



Je n'ai pas à ce jour de témoignages de l'AVEN avec les militaires qui survivent à ces essais . Pour les essais au Sahara, je ne dispose pas encore de témoignage ..



Dans l'impossibilité de porter les documents confiés par l'association sur le forum, je peux vous les transmettre par messagerie en fonction de vos demandes .. pascal.electrotecnique42@orange.fr



Cordialement à vous tous



Pascal Very Happy
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